Le président de la CCI d'Ajaccio assassiné en Corse

WEB - GOOGLE - ACTUALITÉ > Société

Le président de la CCI d'Ajaccio assassiné en Corse

Mis à jour le 14/11/2012 à 20:49 | publié le 14/11/2012 à 20:42


Jacques Nacer.

Jacques Nacer est la 17e personne tuée par balles dans l'île depuis le début de l'année.

L'hécatombe continue en Corse. Le président de la chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Corse-du-Sud, Jacques Nacer, a été tué par balle mercredi en fin de journée en plein centre-ville d'Ajaccio.

Jacques Nacer, âgé d'une soixantaine d'années, a été atteint d'une seule balle, tirée par un homme seul, peu avant 19 heures, dans son magasin de vêtements de la rue Fesch, une artère piétonne du centre-ville, à 200 mètres de la préfecture. Il est décédé peu après l'arrivée des secours.

L'agresseur, dont le visage était sans doute masqué, est parvenu à s'enfuir.

Personnalité très connue en Corse, Jacques Nacer était jugé de sensibilité nationaliste et considéré comme un proche de l'ex-leader indépendantiste Alain Orsoni. Il exerçait les fonctions de secrétaire général de l'ACA, club de football d'Ajaccio, présidé par ce même Orsoni. Jacques Nacer avait en 2007 pris la tête de la chambre de commerce de Corse-du-Sud en remplacement de Raymond Ceccaldi, condamné depuis dans le procès des marchés publics truqués accordés à la Société méditerranéenne de sécurité (SMS).

17 victimes en 2012

Le commerçant d'Ajaccio est la dix-septième personne tuée par balles dans l'île depuis le début de l'année. La Corse a également comptabilisé 22 homicides pour l'année 2011, sans oublier 55 attentats et tentatives d'attentat depuis le 1er janvier 2012, contre 62 en 2011.

Ce nouveau drame intervient près d'un mois après l'assassinat de l'avocat ajaccien, Me Antoine Sollacaro, le 16 octobre dans une station-service. La mort de l'ancien bâtonnier d'Ajaccio avait déclenché une vive émotion dans l'île.

Le décès de Jacques Nacer souligne, comme l'indiquait Jean-Marc Ayrault le 22 octobre dernier, que la Corse souffre d'un niveau de violences «sans commune mesure» avec les autres régions françaises. Six jours près l'assassinat d'Antoine Sollacaro, le premier ministre avait décidé de convoquer une réunion interministérielle avec le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, la ministre de la Justice, Christiane Taubira, le ministre de l'Économie, Pierre Moscovici, et Jérôme Cahuzac, ministre du Budget. À l'issue de celle-ci, il avait annoncé plus de moyens pour lutter notamment contre le blanchiment d'argent et la délinquance économique dans l'île, précisant qu'une attention «toute particulière» serait portée aux domaines «de l'immobilier, du sport ainsi qu'aux procédures de marchés publics et aux autorisations d'urbanisme» sur le littoral. «La dérive actuelle doit être stoppée», avait conclu le locataire de Matignon, affirmant que le gouvernement était «déterminé à mener une action de grande ampleur et dans la durée».

Dans ce contexte, l'assassinat de Jacques Nacer apparaît comme un nouveau défi pour les autorités, puisqu'il intervient quinze jours avant la date annoncée de la première visite en Corse des ministres de l'Intérieur, Manuel Valls, et de la Justice, Christine Taubira, prévue le 29 novembre.