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300.000 adhérents pour départager Copé et Fillon
Publié le 16/11/2012 à 18:40 Le siège de l'UMP à Paris. Le scrutin doit se terminer à 18 heures dimanche.
Dix ans après sa création en 2002, l'UMP élit dimanche son troisième président après Juppé et Sarkozy.François Fillon, Jean-François Copé, Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin, François Baroin, Luc Chatel, Valérie Pécresse, Xavier Bertrand… Ils étaient tous là le 14 mai 2007. Huit jours après son élection à la présidence de la République et quarante-huit heures avant la passation de pouvoir, à l'Élysée, Nicolas Sarkozy faisait ses adieux à l'UMP devant le conseil national du parti réuni à Paris. «Mon devoir est de vous quitter, cela me déchire le cœur mais je le fais parce qu'à mes yeux c'est la seule façon de bien servir l'intérêt de la France», expliquait-il.
Cinq ans et demi que l'UMP n'a plus de président officiel. Les statuts ont prestement été modifiés pour régulariser cette vacance, la direction du parti revenant à son secrétaire général, poste où se sont succédé depuis 2007 Patrick Devedjian, Xavier Bertrand et Jean-François Copé. Dans un parti qui fête samedi ses dix ans d'existence et qui a hérité du RPR la profonde tradition du culte du chef, ces cinq années de vacance au poste de président de l'UMP dramatisent encore l'enjeu du scrutin. D'autant plus que Nicolas Sarkozy a fait de la présidence de l'UMP le tremplin naturel de sa candidature à l'Élysée.
500 inscrits par bureauEn 2004, l'élection de Sarkozy à la présidence de l'UMP avait été exclusivement organisée par un scrutin via Internet. Le bénéfice de l'opération était clair: permettre une large mobilisation, plus importante en tout cas que lors de l'élection d'Alain Juppé au même poste deux ans plus tôt: moins d'un militant sur trois s'était mobilisé pour le congrès fondateur en 2002, un sur deux pour l'avènement de Nicolas Sarkozy. À l'époque, le vote par Internet avait également été présenté comme le moins onéreux, compte tenu du nombre d'inscrits (132.000).
C'est pourtant au nom de l'économie que le bureau politique de l'UMP a choisi, cette année, la méthode des urnes et des bulletins de vote papier. Alors même que le corps électoral est potentiellement de 325.066 militants. Officieusement, les proches de François Fillon redoutaient également «une manipulation généralisée du scrutin électronique». «J'ai trop connu les joies du vote électronique pour y goûter à nouveau avec un secrétaire général candidat qui a la main sur toute l'organisation», soupire un filloniste.
Le revers de ce choix d'un scrutin traditionnel est qu'il ne favorise pas la participation, sur laquelle misent les proches de l'ex-premier ministre. Au total, 627 bureaux de vote ont été désignés, au moins un par circonscription, avec une moyenne d'environ 500 inscrits par bureau. Dix départements à eux seuls comportent plus d'un tiers du corps électoral. Quatre joueront un rôle clé car ils dépassaient les 10.000 adhérents à jour de leurs cotisations fin août: Paris (22.300 adhérents en août), Hauts-de-Seine (14.800), Alpes-Maritimes (12.000) et Bouches-du-Rhône (10.200).
Contrôlé par des huissiers Les deux candidats vont déployer des batteries de scrutateurs et d'observateurs pour s'assurer du strict respect des conditions du vote et prévenir toute tentative de fraude. Les deux équipes ont également souhaité placer le scrutin sous le contrôle d'huissiers dans les fédérations les plus «sensibles»: Paris, les Alpes-Maritimes, les Bouches-du-Rhône mais également en Seine-et-Marne, département de Jean-François Copé, chez Valérie Pécresse dans les Yvelines et enfin dans le Gard.
Pour le dépouillement du scrutin, qui se termine à 18 heures dimanche, priorité sera donnée aux résultats concernant la présidence du parti, sans que personne ne s'avance exactement sur l'heure de proclamation. Les résultats du vote sur les motions et la charte des valeurs ne devraient pas être connus avant le lendemain.