Etats-Unis : Rapport de force inchangé au Congrès

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Rapport de force inchangé au Congrès

Publié le 7 novembre 2012 à 06:42


Elizabeth Warren célèbre son élection au poste de sénatrice du Massachusetts, qui ramène dans le camp démocrate le siège jadis occupé par Ted Kennedy.

Décryptage Obama risque de se trouver confronté, au moins pour les deux premières années de son nouveau mandat, au même rapport de force parlementaire, avec un Sénat allié et une Chambre des représentants hostile.

La bonne nouvelle pour les démocrates, c'est évidemment que Barack Obama a été réélu. La mauvaise, c'est que la situation au Congrès n'a pas changé, avec une Chambre des représentants toujours dominée par les républicains, tandis que le Sénat est resté aux mains du camp présidentiel. Le rapport de force est donc inchangé au lendemain du vote.

Le parti de l'âne avait plus à perdre au Sénat, puisqu'il remettait 21 sièges en jeu contre dix seulement pour le Grand Old Party. Mais les électeurs ont reconduit la plupart des sortants. Dans l'Etat de New York, Kirsten Gillibrand, nommée en 2009 pour achever le mandat d'Hillary Clinton partie au département d'Etat, a été élue. Tout comme Bill Nelson en Floride, Dianne Feinstein en Californie, Tom Carper dans le Delaware, Ben Cardin dans le Maryland ou Joe Manchin en Virginie occidentale.

Les républicains ont en revanche essuyé deux coups durs, avec la perte de leurs sièges dans le Maine et le Massachusetts. Dans le premier Etat, le GOP paye sa droitisation au cours des dernières années, qui a poussé la sénatrice Olympia Snowe à ne pas solliciter de nouveau mandat pour un parti dans lequel elle ne se reconnaissait plus. Le retrait de cette figure politique a créé un appel d'air dans lequel s'est engouffré Angus King, un ancien gouverneur de l'Etat sous étiquette indépendante mais qui devrait voter avec les démocrates. La déception est grande dans le Massachusetts, où l'étoile montante Scott Brown, élu avec fracas en 2010 au siège occupé jusqu'à sa mort par Ted Kennedy, n'a pas réussi à confirmer et s'est fait battre par Elizabeth Warren, qui ramène aux démocrates ce poste «historique».

Le GOP paie aussi les remarques sur le viol et l'avortement, pour le moins maladroites, de deux de ses candidats au Sénat. Todd Akin, qui avait déclaré qu'une femme ne tombait pas enceinte en cas de «viol véritable», est battu dans le Missouri par la sortante Claire McCaskill. Statu quo. Dans l'Indiana, Richard Mourdock, qui avait justifié son opposition à l'avortement en cas de viol en estimant qu'un enfant ainsi conçu relevait de la volonté divine, est également battu, faisant ainsi perdre un siège aux républicains. Mourdock avait en effet écarté lors des primaires du parti le sortant Richard Lugar, un vétéran bien installé dans l'Etat depuis 1976. C'est le démocrate Joe Donnelly qui en profite en faisant son entrée au Sénat. Bilan : deux conquêtes fermes pour les démocrates avec le Massachusetts et l'Indiana, et un allié dans le Maine.

Autre chanson à la Chambre des représentants, où les démocrates ne semblent pas en mesure de reconquérir la majorité perdue aux élections de mi-mandat de 2010. Les républicains devraient même légèrement accroître la leur.

Les ténors du GOP n'ont guère eu de mal à conserver leurs sièges. Paul Boehner et Eric Cantor, respectivement président de la Chambre et chef de la majorité, sont réélus sans difficulté : aucun candidat ne se présentait face au premier dans sa circonscription de l'Ohio et le second frise les 60% en Virginie. Paul Ryan, le colistier de Mitt Romney qui briguait également le renouvellement de son mandat de représentant, est réélu dans le Wisconsin. Au moment où les démocrates célébraient la victoire de Barack Obama, le score restait en revanche incertain pour la très conservatrice Michelle Bachmann, candidate cette année aux primaires républicaines.

Dans la douzième circonscription de Californie, la chef de file du groupe démocrate Nancy Pelosi est quant à elle réélue avec une très large majorité.