Pr Kamel Daoud : « Ça ne sert à rien de voter »
Publié le 03.11.12 | 15h56
Pr Kamel Daoud, chirurgien et vice président de la LADDH
Dans les conditions actuelles, les élections ne semblent pas être capables de contribuer à la consécration de la démocratie, estime Pr Kamel Daoud, vice président de la Ligue algérienne de la défense des droits de l’homme (Laddh).
« Les élections seules n’apportent ni la paix, ni la démocratie. Elles doivent être dans un environnement qu’on appelle ouverture politique », a estimé ce samedi Pr Kamel Daoud lors d’un débat public autour du thème « les élections : pivot de la citoyenneté » et qui s’est tenu au siège de Laddh.
Cette rencontre vient à la suite d’un débat virtuel enclenché il y quelques semaines par la Fondation Friedrich Ebert sur son site Internet sur même thème.
Dans son intervention, le Pr Kamel Daoud, est revenu sur les conditions générales qui entourent la tenue des élections du 29 novembre prochain. Des conditions qui font, selon lui, de ce scrutin, un acte qui ne rime pas forcément avec « démocratie ».
L’intervenant qui construit sa réflexion autour du dogme « un homme, une femme, une voix », estime que « le mot élection à lui seul ne suffit pas, il faut ajouter libre, sincère et transparente. Mais ces élections n’existent pas dans l’absolu ».
«L’exercice du pouvoir n’est pas toujours clair. On a l’impression qu’il y a un deuxième plan : des détenteurs de pouvoir qui prenne la décision avant de la délivrer au peuple », dit-il plus loin.
Il reconnaît, toutefois, que « tous les mécanismes existent à commencer par la constitution mais c’est le cerveau qui le fait fonctionner qui est perverti ». Afin de remédier à cette perversion qu’il dit persistante il y a lieu de « tout recommencer », selon l’intervenant, et d’aller vers« l’installation de l’assemblée constituante qui aura à sa charge de refaire la constitution ».
Abondant dans le même sens, Me. Benissad, président de la Laddh estime que les élections c’est d’abord des préalables, soit des conditions qui doivent être rassemblées. Il note entre autres entraves à l’afflux des électeurs aux urnes le manque de prérogatives accordées par le code communale aux maires et aux élus locaux. « Les citoyens se demandent pourquoi voter alors que leurs représentants n’aura pas de prérogatives », note-t-il.
Mina Adel