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Ayrault : «Il n'est pas question de revenir sur les 35 heures»
Mis à jour le 30/10/2012 à 08:33 | publié le 30/10/2012 à 08:30
Jean-Marc Ayrault le 27 octobre, à Toulouse.
Interrogé dans Le Parisien, le premier ministre a voulu corriger l'impression de flottement laissée par les dernières semaines.À un lecteur du
Parisien qui lui suggère de revenir aux 39 heures de travail hebdomadaires, Jean-Marc Ayrault répond: «Pourquoi pas. Il n'y a pas de sujet tabou. Je ne suis pas dogmatique». Reconnaissant que les 35 heures ont posé des «difficultés» aux petites entreprises, il explique: «La seule chose qui me préoccupe, c'est que la France est en panne, et il faut que l'on redémarre le moteur, à fond. Mais pas pour foncer dans le mur. Pour y arriver, il faut trouver les bons compromis. Le monde des entreprises a ses représentants, le monde du travail a ses représentants. C'est pour cela que je suis partisan de la négociation. C'est comme ça qu'on s'en sort.»
Longuement interrogé lundi, par six Franciliens sur l'économie, l'éducation, la fiscalité, le terrorisme ou ses relations avec François Hollande, le premier ministre a surtout voulu corriger l'impression de flottement laissée par les dernières semaines, montrer qu'il est aux commandes avec le soutien de François Hollande, et qu'il entend bien le rester. Et surtout faire la pédagogie de l'action gouvernementale en s'entretenant avec six citoyens d'Ile-de-France.
Une esquisse d'autocritiqueA-t-il mal expliqué sa politique? Ayrault esquisse une autocritique: «J'ai relu ma déclaration de politique générale du 3 juillet devant l'Assemblée nationale. J'ai dit que la situation était grave, mais je n'ai pas le sentiment que ça ait imprimé suffisamment. Je prends ma part de responsabilité.»
Pour le reste, et il le dit à plusieurs reprises, il «assume». Il assume la défiscalisation des heures supplémentaires qui a eu pour effet de diminuer des salaires. Il assume son budget en ne disant plus que 90 % des Français ne paieront pas davantage, mais que «90 % de l'effort est supporté par les 10 % les moins riches». Il défend le contrat de génération, dit «pourquoi pas» à l'apprentissage, n'est «pas choqué» par la présence de policiers devant les écoles, fera lui-même des annonces le 6 novembre après la remise du rapport Gallois sur la compétitivité, et souhaite qu'on «arrêter de dénigrer les chefs d'entreprises».
Au Mali, dit Jean-Marc Ayraut, «on ne peut pas ne rien faire» mais «la France n'interviendra pas directement». Il redit, le contraire eût été étonnant, qu'il s'entend très bien avec le président de la République, et revient sur les couacs gouvernementaux avec une petite contradiction: «Il y a toujours eu des couacs dans les gouvernements et il y en aura sûrement d'autres» dit-il, et plus loin dans l'entretien: «cela ne pourra pas se reproduire» laissant entendre qu'il a tapé du poing sur la table, car «les ministres sont au gouvernement pour servir l'intérêt général et rien d'autre».
Enfin, évoquant le fameux enfer de Matignon, Jean-Marc Ayrault confie qu'il «pas impressionné» par la tâche et entend bien rester longtemps premier ministre: «L'action que je mène au gouvernement ne peut que s'inscrire dans la durée».