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Mieux surveiller les artères grâce à l'imagerie médicale
Publié le 19/10/2012
La plaque d'athérome (en jaune) se forme avec l'accumulation de cholestérol, de calcium et d'autres substances véhiculées par le sang. Elle restreint peu à peu la circulation sanguine.
Des radiologues américains ont mis au point une technique d'IRM permettant de visualiser la plaque d'athérome réponsable des maladies coronariennes à un stade très précoce. La maladie coronarienne n'apparaît pas du jour au lendemain: elle est la conséquence d'un lent processus qui a démarré des dizaines d'années plus tôt avec la formation dans l'artère coronaire de plaques d'athérome constituées de cholestérol, de calcium et d'autres substances véhiculées par le sang. Tout l'enjeu est d'agir avant l'apparition de la coronaropathie (angine de poitrine, crise cardiaque), c'est pourquoi le dépistage est primordial. Dans ce contexte, une équipe américaine de radiologues présente, dans une étude publiée en ligne sur le site de la revue
Radiology, une technique d'imagerie par résonnance magnétique (IRM) permettant d'identifier un épaississement de la paroi de l'artère coronaire à un stade très précoce.
«L'imagerie des artères coronaires est extrêmement difficile car celles-ci sont de petite taille et constamment en mouvement», explique le professeur Khaled Z. Abd-Elmoniem, qui a mis au point cette technique d'IRM permettant une meilleure résolution des images. Sa technique a permis d'obtenir une image de bonne qualité dans 95% des cas contre 76% pour la méthode d'IRM classique, révélant ainsi un épaississement de la paroi des artères chez les patients avec un facteur de risque indétectable chez les patients sans facteur de risque.
La plaque d'athérome est favorisée par divers facteurs de risques dont l'hypertension artérielle, des niveaux élevés de LDL cholestérol et de triglycérides dans le sang, le tabagisme ou encore l'obésité. En s'accumulant au fil des ans le long des parois des artères, elle va les rétrécir et les obstruer. Le cœur reçoit alors moins de sang et d'oxygène. Cette diminution du débit sanguin peut entraîner une douleur dans la poitrine (angine de poitrine), des difficultés à respirer ou d'autres symptômes. Une obturation complète peut provoquer une crise cardiaque.
Des examens coûteux parfois inutilesSi l'imagerie médicale permet de repérer la plaque à un stade très précoce, a-t-elle pour autant sa place dans le dépistage de la maladie coronarienne? Pas vraiment, estiment les spécialistes français. «Le risque de maladie cardiovasculaire chez un individu peut être prédit à 80% avec des examens simples et peu coûteux comme le dosage de la glycémie à jeûn, du cholestérol HDL, des triclycérides, la mesure du tour de taille, de la pression artérielle et un examen clinique», explique le professeur Gabriel Steg, cardiologue à l'hôpital Bichat-Claude Bernard. Il met en garde contre les check-up cardio comprenant toute une batterie d'examens coûteux, proposés aux cadres stressés de 50 ans qui sont inutiles et répondent avant tout à une logique commerciale.
«L'important c'est pas tellement de dépister l'athérome mais d'éviter sa progression en corrigeant les facteurs de risque», surenchérit le Pr Claude Lefeuvre, président de la fédération française de cardiologie. Il rappelle notamment que ne pas fumer, manger 5 fruits et légumes et pratiquer une activité physique 30 minutes chaque jour peut diminuer le risque de crise cardiaque de 80%.
L'imagerie apparaît donc superflue dans le cadre du dépistage de la population mais elle peut cependant se révéler utile dans le suivi de la maladie cardiovasculaire. «Dans ce cadre, les examens morphologiques comme l'IRM et le scanner sont à prendre en compte. Mais aujourd'hui, la question est de déterminer une stratégie afin de réaliser les examens les plus utiles en tenant compte du coût», résume Gabriel Steg.