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Attentat au Liban : Saad Hariri accuse Bachar el-Assad
Mis à jour le 19/10/2012 à 23:11 | publié le 19/10/2012 à 20:24
Saad Hariri, le 19 octobre à Beyrouth
RÉACTIONS - Les responsables de l'opposition libanaise estiment que Damas est derrière l'attentat qui a coûté la vie au chef des renseignements de la police et appellent à la démission du gouvernement.Les réactions se multiplient après l'attentat à la voiture piégée qui a touché vendredi le quartier chrétien d'Achrafié, à Beyrouth. S'exprimant sur une chaîne libanaise,
Saad Hariri, chef de l'opposition libanaise et fils de l'ex-premier ministre Rafic Hariri tué en 2005, a accusé Bachar el-Assad et son régime d'avoir tué Wissam al-Hassan. «Il avait dévoilé dernièrement le plan du régime de Bachar el-Assad de mener des attentats et des assassinats au Liban à travers l'arrestation de Michel Samaha», a-t-il indiqué ensuite dans un communiqué. Samaha, ex-ministre libanais partisan du régime syrien, avait été arrêté par les renseignements des FSI le 9 août, accusé d'avoir introduit des explosifs en vue de mener des attentats dans le nord du Liban. «Je ne me tairais pas (...) après cet horrible crime», a prévenu Hariri.
Dans la soirée de vendredi, l'opposition a appelé le gouvernement libanais, où le Hezbollah joue un rôle prédominant, à démissionner. «Le maintien de ce gouvernement offre la plus grande protection et couverture aux criminels pour ce complot criminel», a affirmé Ahmad Hariri, un porte-parole de l'opposition.
«J'accuse ouvertement Bachar el-Assad et son régime d'avoir tué Wissam al-Hassan», a affirmé de son côté le dirigeant druze
Walid Joumblatt, un des critiques les plus virulents de Damas. «Le régime syrien est expert en assassinats politiques et il faut que notre réponse soit politique», a assuré Joumblatt. «Le président qui brûle la Syrie et qui est le bourreau de Damas se moque pas mal si le Liban brûle», a-t-il ajouté.
L'ancien président du Liban
Amine Gemayel, à la tête du parti chrétien d'opposition, hostile à Bachar el-Assad, a immédiatement condamné l'attaque qui a fait au moins huit morts. «Que l'État protège les citoyens. Nous ne tolérerons aucune procrastination en la matière, nous ne pouvons pas continuer ainsi. Nous mettons en garde depuis un an. Assez», a-t-il réagi. Son neveu, le député
Nadim Gemayel, a parlé d'un attentat politique «par excellence», pointant du doigt la Syrie, régime «pas étranger à ce genre d'explosions».
En réponse à ces accusations, le
Hezbollah a condamné cet attentat, le qualifiant de tentative de déstabilisation, selon la télévision du parti. Cette puissante formation chiite armée, alliée du régime du président syrien Bachar el-Assad, a dénoncé une «tentative de porter atteinte à la stabilité et à l'unité nationale».
Par la voix de son ministre de l'Information Omrane al-Zohbi,
la Syrie, montrée du doigt, a condamné ces actes en les qualifiant de «lâches» et «terroristes». Pour sa part, le
Conseil national syrien, principale coalition de l'opposition syrienne en exil, a condamné l'attaque, estimant que de tels «actes criminels servent sans aucun doute le régime meurtrier d'Assad et ses alliés au Liban», en référence au Hezbollah.
La communauté internationale dénonceLes
États-Unis ont condamné «dans les termes les plus forts ce qui semble être un acte terroriste», ajoutant que «rien ne peut justifier une telle violence».Parlant d'«absurde violence meurtrière», le Vatican estime que «cet attentat est contraire aux efforts et aux engagements pour maintenir une cohabitation pacifique au Liban».
Dans un communiqué,
François Hollande a appelé les responsables politiques libanais à «maintenir l'unité» du pays «et le protéger de toutes les tentatives de déstabilisation, d'où qu'elles viennent». Le président français a évoqué la perte du général Wissam al-Assan, un «homme dévoué à son pays, à sa stabilité et à son indépendance». Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a lui déclaré militer pour que «le Liban reste à l'écart des tensions régionales». Une référence au conflit syrien qui menace de déborder chez son voisin.