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Romney tance Obama sur la Chine et la Syrie
Mis à jour le 14/10/2012 à 12:46 | publié le 14/10/2012 à 11:11
Mitt Romney, samedi, lors d'un discours dans l'Ohio.
Le candidat républicain accuse le président sortant de manquer de caractère sur les dossiers diplomatiques.Désireux d'asseoir sa stature de présidentiable, Mitt Romney a sorti l'artillerie lourde contre son rival démocrate Barack Obama et la politique étrangère de celui-ci, jugée «molle». Le candidat républicain, battant le pavé dans l'Etat-clé de l'Ohio, révélait samedi que la Maison-Blanche avait pour la huitième fois retardé la publication d'un rapport qualifiant la Chine de «manipulateur de monnaie», censé être rendu public lundi 15 octobre et désormais prévu au-delà du 6 novembre, jour de scrutin présidentiel. Officiellement, le texte rédigé par le département du Trésor devait être mis de côté, juste le temps de permettre à la réunion du G20 (groupe des vingt premières puissances économiques de la planète), les 4 et 5 novembre prochains à Cannes, de se dérouler sans incident. Il expliquerait comment la Chine maintient artificiellement bas la valeur de sa devise, le yuan, pour renforcer la compétitivité de ses entreprises.
Faisant feu de tout bois, les républicains voient dans ce commode report l'illustration d'un manque de poigne diplomatique confinant à la lâcheté chez Barack Obama, alors qu'une part non-négligeable du public américain s'émeut de la «grandissante» menace chinoise financière et militaire. Nombre d'électeurs pensent deviner la patte de Pékin derrière les tensions géopolitiques croissantes dans le Pacifique, ainsi que les licenciements massifs aux Etats-Unis.
«L'administration (Obama) a eu huit fois l'occasion de dénoncer les manipulations monétaires de la Chine, s'est indigné Romney, dont la cote ne cesse de remonter dans les sondages. C'était huit fois déjà l'occasion de dire ‘jouez réglo avec nous, faites du commerce honnêtement avec nous'. Il est plus que temps de dénoncer les tricheries de la Chine. Cela doit cesser».
«Punir la Chine»Mitt Romney a réitéré sa promesse de punir la Chine «dès (son) premier jour» à la Maison-Blanche, tandis que son colistier Paul Ryan, lui aussi en campagne dans l'Iowa, rejetait sur Pékin la responsabilité des «deux millions d'emplois» perdus à cause du pillage des brevets et des droits de propriété intellectuelle par les entreprises chinoises.
Dans une interview sur CNN, l'ex-gouverneur du Massachusetts a en outre fustigé la pusillanimité de l'administration démocrate au sujet de la guerre civile en Syrie. Il a promis de soutenir et armer la résistance syrienne, au besoin en mobilisant les alliés turc et saoudien des États-Unis, pourtant déjà largement impliqués dans l'encadrement de cette rébellion aux contours mal définis. L'objectif étant, selon Romney, de prêter assistance «à ceux qui partagent nos valeurs», pour éviter de faire le jeu des islamistes présents dans la nébuleuse anti-Assad.
Les deux candidats présidentiels débattront des questions de politique étrangère lors du troisième et dernier débat télévisé, prévu le 22 octobre à Boca Raton, en Floride. Le second se tiendra mardi 16 octobre à Hempstead, dans l'État de New York.