WEB - GOOGLE - ACTUALITÉ Election Américaine
Premier duel Obama-Romney à Denver
Publié le 02/10/2012 à 19:29 Les techniciens mettent en place les décors sur la scène de la Magness Arena de l'université de Denver (Colorado), qui accueillera le premier débat présidentiel mercredi
Les deux candidats s'entraînent avant le premier de leurs trois débats, mercredi soir, où ils jouent gros sur l'économieIl est rare que les débats changent radicalement la donne d'une élection, mais celui où s'affronteront ­Barack Obama et Mitt Romney devant au moins 50 millions de téléspectateurs mercredi soir est l'une des dernières chances pour le candidat républicain de sauver une campagne qui lui échappe. Il s'y prépare depuis le mois d'août. Mercredi sera le moment où jamais de faire mentir les sondages, qui donnent une avance de 11 points à Barack Obama dans les États pivots, là où se jouera l'élection.
L'effervescence politico-médiatique qui entoure l'événement a atteint des proportions frôlant le comique, les médias menant des comptes à rebours comme s'il s'agissait d'envoyer un homme sur Mars. Les deux camps rivalisent d'amabilités sur les talents d'orateur du candidat adverse, façon de montrer que chacun relève un redoutable défi.
Aucune place à l'imprévuPour le premier de leurs trois face-à-face, Mitt Romney et Barack Obama vont s'affronter à Denver, dans le Colorado, sur les sujets économiques, debout pendant 90 minutes, à partir de 21 heures (3 heures du matin en France), dans un débat mené par le vétéran du genre, Jim Lehrer. Quelque 3 000 journalistes sont attendus à Denver. Le débat sera aussi retransmis sur YouTube.
Si Mitt Romney en sort perdant, ce ne sera pas par manque de préparation. Selon divers calculs, il y aurait consacré près d'une centaine d'heures depuis la fin de l'été, avec le sénateur de l'Ohio Rob Portman comme sparing-partner. Barack Obama se penche sur la question depuis quelques semaines, mais il a intensifié sa préparation depuis le week-end denier à Denver, avec le sénateur du Massachusetts John Kerry, candidat malheureux face à George W. Bush en 2004.
D'après le
New York Times, Romney a appris ses lignes d'attaques par cœur et les répète régulièrement avec ses assistants pour ne laisser aucune place à l'imprévu. Un exercice qui lui avait déjà permis d'écraser ses adver­saires dans les primaires, mais qui est plus délicat à mettre en pratique dans un débat à deux sans paraître artificiel. «Sa stratégie sera d'attirer le président dans des pièges où ce dernier peut apparaître suffisant et évasif», affirme le
New York Times.
Au moins, Barack Obama est prévenu. Son équipe de campagne est restée très discrète sur sa stratégie, le président ayant simplement plaisanté qu'on le forçait à «faire ses devoirs». Son objectif principal sera de défendre son bilan économique, sans perdre son calme ni apparaître arrogant, et en offrant une vision d'avenir crédible. Pour Mitt Romney, c'est plus compliqué. Il doit à la fois attaquer le président sur son bilan sans paraître agressif, projeter une image sympathique qui lui fait défaut, proposer des alternatives séduisantes et… éviter les gaffes.
Minimiser les attentes du publicLes deux camps travaillent avec ardeur à minimiser les attentes du public. Une démarche classique, qui doit permettre de dire ensuite qu'on a fait mieux que prévu. Le directeur de campagne de Barack Obama fait valoir que Mitt Romney, «débatteur talentueux», a «remporté» 19 des 23 confrontations avec ses rivaux durant les primaires républicaines. «Le gouverneur Romney est bon dans les débats. Je suis juste OK», prétend le président. Lui qui n'a pas pratiqué l'exercice depuis 2008 avait alors des réponses souvent trop longues et académiques pour la télévision. Il part avec deux handicaps: les sondages le donnent déjà gagnant de cette première joute ; mais, selon les experts, les adversaires des présidents sortants ont tendance à remporter les premiers débats.
Dans le camp de Romney, même si on espère le contraire, on affirme que l'affrontement ne changera rien aux fondamentaux de la campagne. Le gouverneur du New Jersey, Chris Christie, est l'un des rares à prédire que l'Amérique se réveillera jeudi avec une perspective entièrement différente sur l'élection du 6 novembre.