WEB - GOOGLE - ACTUALITÉ > Société
Corruption à Marseille : sept policiers ont été écroués
Mis à jour le 06/10/2012 à 09:46 | publié le 06/10/2012 à 09:31
Au total, douze policiers ont été pour l'instant mis en examen.
Ils sont accusés de vol et d'extorsion, avec cinq autres policiers placés sous contrôle judiciaire. Leur équipe a été dissoute vendredi soir par le ministre de l'Intérieur Manuell Valls.Sept des douze policiers soupçonnés d'avoir volé et extorqué de l'argent et de la drogue à des dealers dans les quartiers nord de Marseille ont été écroués. Les cinq autres ont été placés sous contrôle judiciaire. Tous avaient été mis en examen vendredi soir.
Au même moment, le ministre de l'Intérieur, Manuell Valls, a prononcé la dissolution de l'équipe de jour de la Brigade anti-criminalité (BAC) du nord de Marseille où travaillaient ces hommes. Les faits pour lesquels ils sont poursuivis sont d'une exceptionnelle gravité» et «s'ils sont avérés», ils «portent atteinte à l'honneur et à la probité dont doivent être porteurs celles et ceux qui assurent la sécurité de nos concitoyens», a expliqué le ministère dans un communiqué. Plus tôt dans la journée, le procureur de la République, Jacques Dallest, avait évoqué une véritable «gangrène» au sein du service de police concerné et «une affaire lourde, loin d'être terminée».
Des preuves «accablantes»L'instruction est menée depuis le 22 février par les juges Patricia Krummenacker et Caroline Charpentier pour des faits de vols et d'extorsion commis en bande organisée, passibles de 20 ans de réclusion, et d'infractions à la législation sur les stupéfiants. Selon les informations du
Figaro, près de vingt fonctionnaires de police en activité sont concernés, à des degrés divers, par cette affaire.
Les mis en cause sont âgés de 25 à 50 ans environ et le plus gradé est brigadier-chef. Des micros et des caméras ont été cachés par la police des polices dans les véhicules de la BAC pour les confondre. Selon le procureur, les preuves obtenues sont «accablantes» et révèlent «tout un catalogue d'agissements inacceptables». Les fouilles menées cette semaine dans les vestiaires et les faux plafonds de l'unité ont permis retrouver du cannabis et d'herbe, des liasses d'argent et des bijoux, avait révélé RTL.
«Les policiers sont blessés dans leur chair»La police marseillaise avait déjà fait l'objet d'une opération «mains propres» à l'été 2010 sur fond d'arrestations dans le milieu du banditisme et de soupçons de fuites. «En dépit d'une ampleur que nul ne conteste, cette affaire ne doit pas conduire à jeter le discrédit sur l'ensemble des 7000 policiers des Bouches-du-Rhône», a souligné le ministère de l'Intérieur.
Pour Alphonse Giovannini, du syndicat Unité SGP Police, «les policiers sont blessés dans leur chair. Il y a des collègues qui ont trahi la profession, mais c'est une infime partie». «Ce que je regrette, c'est que personne dans la hiérarchie n'ait pu arrêter tout cela alors qu'on a une pluralité d'acteurs et que ça durait depuis plusieurs années», a relevé de son côté Yves Robert, du Syndicat national des officiers de police.