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Lyon : sept policiers mis en examen pour corruption passive
Publié le 13.09.2012, 20h44 | Mise à jour : 14.09.2012, 00h43
Vénisseux (Rhône), le 11 septembre. Des véhicules de police garés devant le commissariat. Six policiers ont été mis en examen pour corruption.
Nouveau coup dur pour la police lyonnaise. Placés en garde à vue depuis mardi dans le cadre d'une enquête pour des faits de corruption, sept policiers lyonnais ont été mis en examen jeudi soir notamment pour «corruption passive par personne dépositaire de l'autorité publique», a-t-on appris de source judiciaire.
Un de ces policiers a été placé sous mandat de dépôt, deux autres sous contrôle judiciaire, le déférement étant toujours en cours peu après 20 heures 30. Au total, treize personnes, dont sept policiers, devaient être présentées au parquet dans le cadre de cette affaire. Selon une source proche de l'enquête, l'un a été un ancien garde du corps de Charles Hernu, maire de Villeurbanne avant de devenir ministre de la Défense de François Mitterrand.
Il ne faut pas faire «l'amalgame» avec cette affaire, avait insisté mardi le procureur de la République de Lyon, Marc Cimamonti, évoquant l'ancien numéro 2 de la PJ lyonnaise, Michel Neyret, mis en examen en octobre 2011 pour corruption, trafic d'influence, association de malfaiteurs ou trafic de stupéfiants, et révoqué, vendredi dernier, par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls.
Les fonctionnaires de police --dont quatre du commissariat de Vénissieux-- sont soupçonnés d'avoir rendu des services à une famille de cette ville dont certains membres sont impliqués dans le trafic de drogue, en échange d'avantages.
«C'est une affaire de corruption significative et les faits les plus anciens datent de 2007», avait expliqué mercredi le procureur, énumérant «une multitude de services rendus» par les policiers «en échange d'avantages reçus», tels que des repas au restaurant, téléphones ou électroménager. «Il ne s'agissait pas seulement de faire sauter des procès-verbaux de contravention, mais aussi de se renseigner sur l'existence de procédures concernant des proches ou des membres de la famille pour empêcher qu'elles ne prospèrent», avait indiqué le magistrat.
Manuel Valls ce vendredi à Lyon
Outre les sept policiers, les autres personnes poursuivies sont les deux frères, corrupteurs présumés, l'associé de l'un d'eux et un proche. Ainsi que deux délégués du procureur. Leur déférement était en cours jeudi soir.
L'enquête avait débuté en août 2011 à la suite d'une dénonciation. Elle avait été confiée conjointement à la section lyonnaise de l'inspection générale de la police nationale (IGPN) et à la direction départementale de la sécurité publique (DDSP).
L'interpellation des sept policiers, près d'un an après l'affaire Neyret, avait conduit le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, qui sera ce vendredi à Lyon, à souligner qu'il ne devait «jamais y avoir le moindre doute sur la police ou la gendarmerie». Il avait toutefois insisté sur le fait que «l'exemplarité et le respect très strict de la loi étaient indispensables afin de maintenir, renforcer ou rétablir le lien de confiance» entre les forces de sécurité et les citoyens.