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Corruption : 4 policiers marseillais écroués
Publié le 05.10.2012, 08h21 | Mise à jour : 18h29
Douze policiers de la Brigande anticriminalité de Marseille ont été déférés au parquet de Marseille dans le cadre d'une enquête concernant des faits de corruption et trafic de drogue.
Selon une information d'Europe 1, quatre des douze fonctionnaires de police ont été mis en examen et écroués. Le quotidien local La Provence confirme et précise que les inculpés ne sont pas détenus dans la célèbre prison marseillaise des Baumettes.
Douze policiers de la BAC (Brigade anticriminalité) du nord de Marseille, soupçonnés de vols et de racket, avaient été déférés tôt ce vendredi au parquet de Marseille. Ils devaient être présentés aux magistrats instructeurs dans l'enquête sur des faits de vol et d'extorsion d'argent et de drogue, a précisé le procureur de la République, Jacques Dallest.
Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a prévenu :«si les faits qui sont reprochés à ces policiers sont avérés, je serai extrêmement sévère et je prendrai des décisions». Il a par ailleurs annoncé qu'il se rendra dans la cité phocéenne le 12 octobre afin de rencontrer «les policiers sur le terrain».
Des conversations enregistrées les accablentLors de perquisitions menées cette semaine dans le cadre de l'enquête sur des faits de vols et d'extorsion présumés commis par des policiers de Marseille, 450 grammes de produits stupéfiants ont été retrouvés (des barrettes de haschich, de la résine de cannabis, de l'herbe), ainsi que plusieurs sommes d'argent dont la plus importante avoisine 800 euros et des bijoux. L'argent et la drogue se trouvaient dans les casiers de certains fonctionnaires de la BAC, mais aussi dans des faux plafonds. Les comptes en banques des policiers présumés ripoux ont également été passés au peigne fin.
Treize policiers au total avaient été placés en garde à vue et 15 autres ont été entendus librement par les 30 enquêteurs de l'Inspection générale de la police nationale en charge du dossier, a précisé le magistrat, qui a indiqué que «d'autres personnes pourraient encore être impliquées».
Par ailleurs, les conversations enregistrées dans les voitures des suspects sont «accablantes» et révèlent «tout un catalogue d'agissements inacceptables», selon le procureur. Ce dernier estime que les policiers incriminés, qui faisaient partie pour la plupart de l'équipe de jour de la BAC des quartiers nord de la cité phocéenne, avaient monté un véritable «système organisé de vol, de racket et de trafic de drogue». Des faits passible de 20 ans de prison.
Une affirmation corroborée par le témoignage d'un jeune dealer interrogé par Europe 1. «On voyait leur voiture, on savait que c'était des ripoux. Ils prenaient des sous. Parfois nous avions de grosses sommes d'argent sur nous, soit ils les prenaient, soit ils nous amenaient au poste et c'était des problèmes. Ils employaient souvent la violence», raconte-t-il.
VIDEO Le procureur de la République à Marseille, Jacques Dallest, a tenu mardi une conférence de presse sur cette affaire.Depuis mardi, douze fonctionnaires étaient en garde à vue dans cette affaire. Les policiers interpellés auraient commis des vols et extorsions auprès de dealers ou de vendeurs de cigarettes de contrebande. Ils sont soupçonnés d’avoir mis en place depuis plusieurs années un système « institutionnalisé » de racket auprès des délinquants de la cité phocéenne.
«Les policiers sont blessés dans leur chair. Il y a des collègues qui ont trahi la profession, mais c'est une infime partie», a tenu à souligner Alphonse Giovannini, responsable d'Unité SGP Police. «Quand tout un service est touché, on a du mal à croire que ça s'est fait comme ça, sans que personne le sache», a-t-il ajouté.
«C'est une affaire lourde, loin d'être terminée», a insisté le procureur Jacques Dallest.
VIDEO Entretien avec Alphonse Giovannini, membre du syndicat Unité Police SGP-FO