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Lundi, 01 Octobre 2012 09:50
Le général Carter Ham, commandant en chef de l’africom, à Alger : “Pas de présence militaire US au Mali”
Par : Azzeddine Bensouiah
Insensibles au bruit de bottes au nord du Mali, les Américains appuient la position algérienne et désavouent publiquement celle de la France qui privilégie l’intervention militaire dans son ancien “pré-carré”.
C’est un désaveu formel et sans ambages que les Américains viennent de signifier à la position française concernant le règlement du conflit au nord du Mali, et un appui franc et direct à la position algérienne dans ce dossier. Alors que le Conseil de sécurité planche sur la question, le patron d’Africom arrive à Alger.
Cette visite, la quatrième du genre, depuis la désignation du général Carter Ham en tant que commandant en chef de l’Africom, n’est pas comme les autres. Alger et Washington sont, plus que jamais, sur la même longueur d’onde pour ce qui est du traitement de la crise malienne.
Insensibles au bruit de bottes au nord du Mali, les Américains veulent encore croire à une solution politique et diplomatique au conflit.
Ils appuient la position algérienne en la matière et désavouent publiquement celle de la France qui privilégie l’intervention militaire dans son ancien “pré-carré”.
Le général Carter Ham a été, on ne peut plus clair. “La seule alternative qui ne pourra exister, c’est la présence militaire américaine au nord du Mali.”
Priorité au rétablissement d’un gouvernement légitime à BamakoLe patron d’Africom estime que la priorité devrait être le rétablissement d’un gouvernement légitime à Bamako, ensuite l’instauration d’un dialogue entre ce dernier et les groupes représentant la population du nord du Mali, à l’exception des groupes terroristes, mais aussi la prise en charge des revendications des populations du Nord, ainsi que les questions humanitaires, et surtout la lutte contre les groupes terroristes qui y activent.
Interrogé sur l’initiative de la Cédéao pour l’envoi de troupes au nord du Mali, le patron d’Africom a eu cette réponse qui en dit long sur les divergences entre Paris et Washington en la matière. “Comme l’Algérie, les USA ne sont pas membres de la Cédéao et nous n’avons pas de détails sur leur initiative. Si la Cédéao demandait une aide internationale, les USA étudieraient la question.”
Le général Ham a insisté sur le rôle des pays voisins dans la contribution à une solution politique et diplomatique au conflit malien.
Privilégier la solution politico-diplomatiqueIl affirme que sa visite à Alger vise à mieux comprendre le conflit malien et à mieux connaître les différentes factions qui s’y affrontent.
Tout en insistant sur une solution politico-diplomatique, le patron d’Africom dira que l’option militaire pourrait être une partie d’une solution globale, mais pas la solution.
Pour lui, la situation au nord du Mali est très compliquée et requiert un traitement global.
Par ailleurs, le patron d’Africom a abordé la coopération algéro-américaine et la question du dialogue stratégique devant avoir lieu prochainement aux USA entre les responsables des deux pays.
Pour ce qui est de la vente de matériel militaire américain à l’Algérie, il a affirmé que la question pourrait être envisagée dans l’avenir.
Le général Ham a surtout tenu à remercier l’Algérie pour avoir assuré la sécurité de l’ambassade et de son personnel durant les derniers jours, au lendemain de la diffusion du film anti-islam.
A B