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Israël élimine le chef militaire du Hamas
Publié le 14/11/2012 à 22:35
Le véhicule où circulait Ahmed al-Jaabari a été pulvérisé par une attaque aérienne israélienne, mercredi à Gaza.
L'organisation palestinienne a promis de venger la mort du patron de sa branche armée.Israël a repris mercredi de façon spectaculaire sa politique de «liquidations ciblées». Cette fois-ci l'armée israélienne a frappé celui qui était en tête de la liste noire des «terroristes» en la personne d'Ahmed al-Jaabari, considéré comme le «chef d'état-major» de la branche militaire des islamistes du Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza. L'opération a été menée de façon «chirurgicale», selon l'expression du porte-parole de l'armée. Un avion sans pilote israélien a tiré une roquette vers la voiture dans laquelle circulait Ahmed Jabaari qui a été tué sur le coup.
En donnant son feu vert à cette attaque, Benyamin Nétanyahou a incontestablement remporté un succès. Mais il a pris le risque de déclencher des représailles du Hamas. Dans un communiqué, l'organisation islamiste a affirmé que l'assassinat de Jaavari a «ouvert les portes de l'enfer».
L'état d'alerte a été déclenché dans toutes les localités israéliennes situées autour de la bande de Gaza, de crainte d'un déluge de roquettes ou d'obus de mortier en provenance de la bande de Gaza, alors qu'une accalmie semblait se profiler après plusieurs jours de tension. Par précaution, toutes les écoles, lycées et universités du sud d'Israël sont fermées ce jeudi. Des batteries d'interception de roquettes ont été déployées près de la bande de Gaza. L'aviation israélienne a également multiplié les raids vers les sites de lancement de roquettes à longue portée, pour maintenir la pression au maximum. Plus de 20 frappes aériennes ont tué six Palestiniens.
Escalade des violencesDétail important: l'attaque contre Ahmed Jabaari a été précédée d'une véritable «manipulation médiatique». Quelques heures avant son élimination, Benny Begin, un ministre, avait affirmé à la radio que le round d'affrontements entre l'armée israélienne et le Hamas, qui avait débuté samedi, était achevé. Benyamin Nétanyahou et Ehoud Barak, le ministre de la Défense, ont également tout fait pour détourner l'attention en effectuant une tournée dans le nord sur le plateau du Golan à la suite de récents échanges de tirs entre soldats syriens et israéliens, comme si la bande de Gaza n'était plus d'actualité. Résultat: l'effet de surprise a joué à plein. Apparemment rassuré, Ahmed Jaabari s'est senti assez sûr de lui pour sortir de sa cachette.
Pouvoir de dissuasion de TsahalSon élimination vise surtout à rétablir ce que les commentateurs israéliens qualifient de «pouvoir de dissuasion» de l'armée israélienne face à un Hamas qui donnait ces derniers temps l'impression de déterminer à sa guise les périodes de tension et d'accalmie en tirant des roquettes ou en s'abstenant de le faire. Selon les experts militaires israéliens, il ne fait pas de doute que le Hamas trouvera un ou des successeurs d'Ahmed Jaabari pour ce qui est des opérations militaires. Mais aucun d'entre eux n'aura le même charisme et son aura de héros national.
Sur le front politique, Benyamin Nétanyahou a pris un pari à un peu plus de deux mois des élections législatives pour lesquelles il est donné favori. Le premier ministre était toutefois confronté à un dilemme. Il se présente volontiers comme le meilleur garant de la sécurité des Israéliens. Or les tirs de roquettes, qui contraignent des centaines de milliers d'Israéliens du sud du pays à se réfugier périodiquement la peur au ventre dans les abris, mettaient sérieusement en cause cette image. Mais la liquidation d'Ahmed Jaabari a toute chance de déclencher une nouvelle escalade des violences. Toute la question est de savoir jusqu'où les islamistes palestiniens sont prêts à aller pour se venger.