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En Bretagne, «thérapie de groupe» pour le MoDem
Publié le 29/09/2012 à 20:08
600 personnes étaient présentes samedi soir à l'Université de rentrée du Modem.
Réunis ce week-end à l'occasion de leur Université de rentrée en Bretagne, les militants centristes peinent à masquer leur désarroi après les échecs électoraux du parti. «On a n'a plus rien à perdre, on n'a plus d'élus!» Cette remarque d'un militant du MoDem, lancée devant les cadres du parti de François Bayrou, réunis samedi soir pour un «forum démocrate» à Guidel dans le Morbihan, à l'occasion de l'Université de rentrée du mouvement, résume à elle seule assez bien le désarroi des centristes.
Longtemps, François Bayrou assurait lui-même que la seule question qui se posait était: «to be or not to be», être ou ne pas être. Aujourd'hui, après la déception de la présidentielle et la déculotté des législatives, ce sont les militants eux-mêmes qui posent la question. «Être soi-même signifie-t-il rester seul et se contenter d'un simple rôle d'observateur?», demandent en substance de nombreux militants.
Samedi soir, dans une salle bondée - pas moins de 600 personnes -, ce simple militant a en tout cas crevé l'abcès. La voix hésitante, micro à la main, il lance aux ténors du parti assis en rang d'oignons sur la scène: «Assez d'être des bisounours! On ne peut plus rester seuls dans notre coin, sinon on restera éternellement de simples observateurs...» Une autre militante abonde. Et ajoute: «Il ne s'agit pas de se prostituer. Mais arrêtons de cracher sur des postes d'élus et acceptons des alliances pour faire vivre les idées de François Bayrou...»
«Un parti ou un think-tank?»Dans la salle, on applaudit, on rit, on siffle. Le «forum démocrate» vire à la thérapie de groupe. Chacun se dit ce qu'il a sur le cœur. Assis sur l'estrade, tel un psy, François Bayrou encaisse sans rien dire. Marielle de Sarnez, elle, distribue la parole. Alors, les militants vident leur sac. «J'ai l'impression que le MoDem appartient à un petit groupe de personnes et que je n'y ai pas ma place», lâche ce délégué. «Le MoDem est-il encore un parti politique ou un think-tank?», ose encore cet autre.
Rosalie Kerdo, présidente de la fédération MoDem de la Drôme, elle parle de «double appartenance avec l'UDI» de Jean-Louis Borloo. «Le centre c'est une multiplication de chapelle. Pour être audible, unissons-nous», plaide-t-elle. Un peu plus tôt, dans la journée, Marielle de Sarnez, première vice-présidente du MoDem, n'avait fermé aucune porte. «Regardons le centre droit, regardons le centre gauche, n'oublions pas les écolos en déshérence après le traité européen...», lance-t-elle, sibylline.
Pour son collègue au Parlement européen, Robert Rochefort, une chose est sûre: «L'indépendance intégrale, pour ne pas dire intégriste, faisait sens pour la présidentielle. Plus aujourd'hui...» Pour ce sociologue de profession, «on ne peut pas nier qu'il y a un certain désarroi chez les militants.» «C'est vrai aussi que la question de la bi-appartenance se pose désormais. Mais celle-ci doit rester cohérente avec le refus de la bi-polarisation...», poursuit-il. Bref, ce week-end, les militants centristes n'ont peut-être pas trouvé les réponses à leur crise existentielle. Mais, ils se sont au moins parlés à l'occasion de leur «thérapie de groupe»....