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Caricatures de Mahomet : une plainte contre Charlie Hebdo
Mis à jour le 19/09/2012 à 22:00 | publié le 19/09/2012 à 18:26
Charb, le directeur de la publication de
Charlie Hebdo, mercredi à la rédaction du journal.
VIDÉO - Une enquête est également ouverte après le piratage du site de l'hebdomadaire satirique.Une mystérieuse «Association syrienne pour la liberté» a déposé une plainte mercredi «pour provocation à la haine» contre l'hebdomadaire satirique
Charlie Hebdo. Le titre de presse publie cette semaine une série de caricatures du prophète Mahomet. L'association, domiciliée dans le XXe arrondissement, estime que
Charlie Hebdo «a décidé de jeter de l'huile sur le feu en diffusant une caricature contre le prophète Mohammed», selon le texte de la plainte consultée par l'AFP. Les plaignants accusent le journal de «provocation publique à la discrimination, à la haine ou à la violence nationale, raciale ou religieuse» et de «diffamation publique raciale, religieuse». Le parquet devra décider des éventuelles suites judiciaires. La plainte «n'est pas des plus rigoureuses dans sa formulation», note une source judiciaire.
Les institutions représentatives du culte musulman en France (CFCM) ne sont pas à l'origine de la plainte et elles ignorent d'où elle émane, a dit à Reuters un membre de l'organisation. «Les représentants du culte musulman ont décidé de ne pas porter plainte et de traiter cette (affaire) par le mépris», a dit Abdallah Zekri, président de l'observatoire des actes islamophobes au CFCM.
Une enquête après le piratage du site de Charlie Hebdo Par ailleurs, une enquête a été ouverte mercredi par le parquet de Paris suite au piratage du site Internet de
Charlie Hebdo. Celui-ci était inaccessible mercredi matin et de nouveau disponible dans l'après-midi. L'enquête a été ouverte après une plainte de l'hebdomadaire pour intrusion dans un système automatisé de données. «Le site est bloqué car il a été piraté. Apparemment, c'est une attaque encore plus massive qu'en 2011», quand
Charlie Hebdo avait déjà publié des caricatures du prophète, a déclaré le directeur de la publication, Charb, mercredi matin à des journalistes au siège de l'hebdomadaire. Selon la société belge BlueVision qui héberge le site du journal, celui-ci n'a pas été piraté mais a été victime d'une surcharge de requêtes dans le but de le bloquer. L'enquête a été confiée à la Brigade d'enquête sur les fraudes aux technologies de l'information (BEFTI). Elle devra déterminer qui est à l'origine de cet acte.
Le site n'a pas été le seul visé par les anti-
Charlie Hebdo. Plusieurs kiosques de l'est de la capitale, où habite une importante communauté musulmane, ont dû faire face à des clients hostiles. «On sent les gens tendus», a déclaré un kiosquier de Belleville (XXe arrondissement de Paris). Certains clients sont venus dès l'ouverture pour acheter l'ensemble des exemplaires disponibles avant de les détruire aussitôt. «Quand j'ai ouvert à 6 heures ce matin, un homme attendait déjà là, une liasse de billets à la main. Il m'a demandé tous les exemplaires de
Charlie Hebdo avant de me dire qu'il comptait les détruire, ainsi que tous ceux qu'il trouverait chez les vendeurs de journaux du coin», a déclaré un kiosquier qui avait vendu tout son stock à 8 heures. Un autre vendeur du même quartier a vu ses clients déchirer et chiffonner sous ses yeux les exemplaires de
Charlie Hebdo qu'ils venaient de lui acheter, lui reprochant de vendre un journal qui «allait créer des problèmes en France». L'hebdomadaire est déjà en rupture de stock.