Célébration des manifestations du 11 décembre 1960 : La réponse aux ultras d'une Algérie française

Célébration des manifestations du 11 décembre 1960

La réponse aux ultras d’une Algérie française

12 décembre 2011

Pour marquer la célébration des manifestations du 11 décembre 1960, l’Etablissement arts et culture d’Alger a invité M. Moussa Belaredj à animer une conférence, dimanche dernier, au Centre des loisirs scientifiques d’Alger.

Lors de la rencontre sur les manifestations du 11 décembre 1960, au Centre des loisirs scientifiques d’Alger Moussa Belaredj est accompagné de Tahar Hocine, moudjahid et un des acteurs de ces événements à Alger. Ce témoin possède une mémoire étonnante. Il est capable de se remémorer avec précision toute action ou tout événement vécu dans les combats menés contre le colonialisme. Les manifestations du 11 décembre 1960 ont eu lieu sous la présidence de Charles de Gaulle. «Il a été sans pitié dans la répression contre nos moudjahidine, a affirmé Tahar Hocine ; sous son règne ont été engagées les opérations les plus meurtrières, contre nos combattants et contre les populations algériennes.

Militairement, nous ne pouvions lutter contre ces forces colossales.» Tahar Hocine explique : «De Gaulle visait la supériorité sur le terrain des combats pour imposer ses conditions dans les négociations qu’il allait mener avec le FLN.»

C’est civilement que le combat devait se poursuivre et les manifestations du peuple algérien en décembre 1960 arrivèrent à point nommé. Moussa Belaredj, lui, raconte :«De Gaulle était en visite à Aïn Témouchent, venu défendre sa thèse de l’Algérie algérienne. Les ultras à Alger, partisans durs de l’Algérie française, pressentant le tournant opéré par la politique de De Gaulle, ont appelé à une manifestation dans les rues de la capitale. C’est en provoquant les jeunes de Belcourt que la population algérienne s’est soulevée en masse, arborant le drapeau algérien et défiant les forces coloniales. Les manifestations réclamant l’indépendance de l’Algérie se sont élargies partout dans les quartiers de la capitale, débordant dans toutes les villes du pays. Elles ont duré jusqu’au 18 décembre 1960 après un appel au calme de Ferhat Abbès, président du Gouvernement provisoire de la République algérienne. Le 20 décembre, le combat juste du peuple algérien est reconnu par l’ONU.» Moussa Belaredj est un acteur de ces manifestations, chargé dans la zone six d’encadrer les manifestants dans le quartier de Belcourt, aujourd’hui Belouizdad. Le cadre de cette conférence est également un lieu d’exposition de documents retraçant ces événements, reprenant des articles de presse des grands journaux de l’époque. C’est également l’occasion de projeter des images de la résistance algérienne de 1830 à 1962.

Kamel Cheriti