International
Jeudi, 30 Août 2012 09:50
Il a raillé les défections au sein de son régime :
Bachar al-Assad se dit déterminé à vaincre les rebelles
Par : Merzak Tigrine
En dépit de la situation catastrophique sur le terrain, le chef de l’État syrien refuse de céder à la pression en rejetant toutes les propositions, notamment la création de zones tampons pour protéger les réfugiés syriens, tout en se déclarant déterminé à venir à bout des rebelles.Dans un entretien accordé à la chaîne privée pro-régime Ad-Dounia, diffusé hier soir, le président syrien Bachar al-Assad s'est dit décidé à vaincre les rebelles tout en admettant que cela prendrait du temps, et rejeté l'idée de zones tampons pour protéger les réfugiés syriens. "
Je peux résumer (la situation) en une phrase : nous progressons, la situation sur le terrain est meilleure mais nous n'avons pas encore gagné, cela nécessite encore du temps", a-t-il notamment affirmé.
Bachar al-Assad a en outre jugé "irréaliste" la création de zones tampons en Syrie évoquée par les Occidentaux et la Turquie et qui devrait être à l'ordre du jour d'une réunion ministérielle jeudi du Conseil de sécurité de l'ONU à New York axée sur l'aide humanitaire. A ce sujet, il affichera une détermination catégorique en disant : "Parler de zones tampons n'est premièrement pas (ndlr, une option) sur la table, et deuxièmement c'est (une idée) irréaliste même pour les Etats hostiles et ennemis de la Syrie."
C’était là une réaction aux déclarations de François Hollande, lequel avait indiqué lundi que Paris "travaillait" avec ses partenaires sur une création de zones tampons, même si son ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a reconnu hier que la mise en œuvre d'un tel projet était "très compliquée" et nécessitait notamment une zone d'exclusion aérienne partielle. Ceci étant, de telles mesures nécessitent quoi qu'il en soit une résolution du Conseil de sécurité, où la Russie et la Chine, des pays alliés du régime Assad, bloquent toute résolution s'ingérant dans les affaires syriennes.
La Turquie, qui accueille des dizaines de milliers de réfugiés syriens, a espéré qu'une décision sera prise concernant la création d'une zone tampon. Dans un autre registre, le président Assad a raillé les défections de son régime ces derniers mois, estimant que le pays est désormais "nettoyé" des personnes dénuées selon lui de patriotisme. Il a estimé que "les gens patriotes et les gens bien ne s'enfuient pas, ne quittent pas la patrie. Finalement, cette opération est positive, c'est une opération d'auto-nettoyage de l'Etat premièrement et de la nation en général". Il y a lieu de rappeler que parmi les défections les plus spectaculaires figurent celle du Premier ministre Riad Hijab et celle du général Manaf Tlass, un haut gradé de l'armée et un ami d'enfance du président syrien. Plusieurs diplomates ont également suivi leur exemple.
Par ailleurs, Bachar al-Assad a de nouveau rendu hommage à l'armée régulière et aux forces de sécurité qui, en combattant les rebelles à travers le pays, "mènent des actes héroïques", ajoutant : "Ce sont les forces armées qui résistent le plus dans ce pays." Se targuant du soutien de la majorité de la population, il a affirmé que "malgré les nombreuses erreurs, il existe un lien solide" entre le régime et le peuple syriens. Il a également souligné : "Tout le monde est inquiet pour sa patrie, c'est normal.
Mais ils ne parviendront pas à répandre la peur, ils n'y parviendront jamais." "Je dis aux Syriens, le destin est entre vos mains et pas entre les mains d'autrui", a martelé Bachar al-Assad avant de conclure : " La Syrie n'a pas besoin de leçons dans les questions de souveraineté ni les questions nationales, ni des pays amis ni des pays ennemis."
M T