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Chine : peine de mort avec sursis pour Gu Kailai
Mis à jour le 20/08/2012 à 07:48 | publié le 20/08/2012 à 06:29
L'épouse du maire déchu de Chongqing devrait voir sa sentence commuée en prison à vie.
L'épouse de Bo Xilai, ancienne étoile montante du Parti communiste, a été condamnée pour l'assassinat du Britannique Neil Heywood, un crime à la source d'un scandale qui a fortement ébranlé le parti unique au pouvoir.Le rideau s'apprête à retomber sur le scandale Bo Xilai. Le tribunal de Hefei, dans l'est du pays, chargé de juger le meurtre de Neil Heywood, a condamné à mort Gu Kailai, avec une peine suspensive. L'épouse du maire déchu de Chongqing devrait voir sa sentence commuée en prison à vie. L'homme de main de la famille qui comparaissait à ses côtés, Zhang Xiaojun écope, lui, de neuf ans de prison. «Nous respectons la décision de la Cour», a confié, après avoir annoncé le verdict, He Zengsheng, l'avocat de la famille de l'homme d'affaires britannique décédé, sur les marches du palais de justice de la capitale provinciale de l'Anhui, à l'ouest de Shanghaï.
Les deux accusés risquaient la peine de mort, mais les différentes déclarations des magistrats et de la presse officielle avaient laissé entendre que les autorités éviteraient une exécution, pour ne pas enflammer les esprits, prompts à critiquer une décision surtout politique. Gu Kailai ne finira peut-être pas son existence derrière les barreaux mais devrait passer au moins quinze ans à l'ombre d'une cellule pour le meurtre de Neil Heywood.
Par ailleurs, quatre responsables policiers chinois ont été condamnés à des peines de 5 à 11 ans de prison pour avoir sabordé l'enquête sur l'assassinat d'Heywood afin de tenter d'épargner Gu Kailai. Ces hauts gradés ont sciemment travesti leurs investigations et réalisé des faux, afin d'accréditer la thèse d'une mort accidentelle, selon un porte-parole du tribunal.
Bo Xilai attend d'être jugé par son partiL'homme d'affaires britannique avait été retrouvé mort dans sa chambre d'hôtel de Chongqing, en plein cœur du fief de Bo Xilai, en novembre dernier. Au cours de son procès éclair du 9 août, Gu Kailai avait reconnu avoir empoisonné l'ancien ami de la famille, alors qu'un différend d'affaires les opposait. Elle aurait craint pour la vie de son fils, Bo Guagua, étudiant à l'étranger, et aurait décidé d'en terminer avec celle du Britannique en l'empoisonnant au cyanure.
C'est du moins la version officielle. On n'en saura probablement jamais davantage. Car cette affaire n'est pas un simple règlement de compte entre associés fâchés mais bien la fin d'un des plus grands scandales politiques de la Chine moderne. La justice chinoise, dont les juges sont nommés par le Parti, a rendu un verdict avant tout dicté par le pouvoir politique, décidé à régler cette affaire au plus vite, pour sceller dans le même temps le sort de Bo Xilai, ancienne star montante du Parti aux ambitions nationales, suspendu en avril du Bureau politique.
La fuite du chef de la police de Chongqing, Wang Lijun, réfugié au consulat des États-Unis en février dernier, avait provoqué la disgrâce de Bo, dont la campagne rouge menée dans sa ville et l'exposition médiatique avaient fini par agacer un nombre croissant de ses pairs. Aujourd'hui, l'ancien responsable attend d'être jugé par la Commission disciplinaire du Parti, une procédure interne qui, au contraire du médiatique procès de son épouse, devrait se tenir dans la plus grande discrétion.