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L'ONU accuse la Syrie de crimes contre l'humanité
Mis à jour le 15/08/2012 à 19:40 | publié le 15/08/2012 à 10:39
À Damas, mercredi 15 août.
Les experts indépendants de l'ONU estiment que les insurgés sont également coupables de crimes de guerre, mais à une échelle moindre que ceux perpétrés par le régime de Bachar el-Assad.• Les forces syriennes responsables de crimes contre l'humanité Un nouveau rapport de la commission d'enquête de l'ONU sur la Syrie établit que l'armée syrienne et ses milices ont commis des «crimes contre l'humanité», des «meurtres illégaux, des attaques indiscriminées contre les populations civiles et des actes de violence sexuelle», des «crimes de guerre» et des «violations flagrantes des droits de l'homme et des droits humanitaires».
Les insurgés sont également décrits comme coupables de crimes de guerre, mais «ces violations et abus n'étaient pas de la même gravité, fréquence et échelle que ceux commis par les forces gouvernementales et les chabihas».
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Des Syriens pris pour cible au Liban Plusieurs Syriens résidant dans la banlieue sud de Beyrouth ont été pris pour cible par les proches de pèlerins libanais enlevés en Syrie le 22 mai. Certains médias ont en effet affirmé que ces otages avaient été tués à la suite d'un raid de l'armée de l'air syrienne sur la ville d'Azaz, près de la frontière turque.
«Les parents et les voisins des Libanais enlevés en Syrie sont sortis dans les rues et ont commencé à harceler des Syriens et à vandaliser leurs biens», relate une agence de presse libanaise. «Certains ont vandalisé les magasins, détruit des voitures mises en vente dans des salles d'exposition et enlevé des dizaines de Syriens. La situation était hors de contrôle».
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, les otages ont bien été touchés par le raid aérien, mais seraient toujours vivants. Quatre seraient néanmoins grièvement blessés.
• Nouvel attentat à Damas Mercredi, à Damas.
Une bombe a explosé mercredi matin dans le parking de l'état-major syrien, près de l'hôtel où sont logés les membres de la mission d'observation de l'ONU, au centre de Damas. Cinq personnes ont été blessées, mais aucune d'entre elles n'appartient à l'ONU. L'engin aurait été collé à une citerne de mazout. Des voitures ont pris feu à la suite de l'explosion, que les pompiers tentaient d'éteindre. La bombe a explosé près d'un bâtiment de l'état-major général, qui s'est avéré être la cible de l'attentat. Celui-ci a été rapidement revendiqué par les rebelles de l'Armée syrienne libre. L'ASL a dit avoir voulu viser une réunion de militaires dans un bureau de l'état-major à Damas.
Une seule explosion a été reportée par la télévision, mais l'ASL affirme en avoir préparé deux pour qu'elles «aient lieu durant la réunion d'officiers et sous-officiers de l'armée et des chabihas (miliciens pro-régime) où sont décidées les opérations du jour à Damas». Le but de l'opération était «de remonter le moral de l'ASL et de dire à Bachar el-Assad et à son commandement que nous pouvons mener des opérations bien étudiées, car nous connaissons ce qui se passe dans leurs rangs», a expliqué un commandant des rebelles.
• Fusillade et assauts à Damas, raid dans le Nord Dans la capitale, les troupes gouvernementales ont lancé l'assaut sur plusieurs quartiers où subsistent des poches rebelles, a rapporté l'OSDH. Mercredi après-midi, une fusillade entre les militaires et les rebelles dans le quartier de Mazzé a éclaté autour du siège du premier ministre et du nouveau bâtiment en construction de l'ambassade d'Iran. Selon la télévision officielle, «les services spécialisés ont attaqué un repaire de terroristes-mercenaires situé dans les jardins qui se trouvent derrière el-Razi, tuant un nombre indéterminé d'entre eux et en capturant d'autres».
À Alep, l'autre grand front syrien, dans le Nord, l'armée, appuyée par des hélicoptères, bombardait plusieurs quartiers, notamment Salaheddine, un bastion rebelle dont l'armée a dit avoir repris le contrôle, selon l'OSDH. De violents combats faisaient également rage entre soldats et rebelles dans la métropole, poumon économique du pays, et dans sa région.
Au moins vingt personnes ont également été tuées lors d'un raid aérien à Azaz, localité située près de la frontière turque. La ville, ancien siège local du parti Baas, est devenu un quartier général pour des groupes rebelles.
«C'est une zone civile. Toutes ces maisons étaient pleines de femmes et d'enfants qui dormaient en raison du jeûne du ramadan. Même Israël n'oserait pas faire une chose pareille», a pour sa part dénoncé à l'Agence France-Presse Abou Omar, un ingénieur de 50 ans.
• La Syrie devrait être suspendue de l'OCI L'Organisation de la coopération islamique, réunie à La Mecque, devrait entériner mercredi la décision de suspendre la Syrie, prise lundi lors d'une réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères des 56 pays plus l'Autorité palestinienne. Selon un projet du communiqué final dont l'AFP a obtenu une copie, le sommet «approuve la suspension de l'adhésion de la Syrie à l'OCI».
Cette mesure symbolique est de nature à isoler davantage le régime du président Bachar el-Assad, dont le pays avait été également suspendu en novembre de la Ligue arabe. L'Iran, membre de l'OCI, avait fait savoir qu'il s'opposait à cette mesure. «Suspendre un pays ne signifie pas aller vers un règlement du problème. En agissant ainsi, vous voulez éluder la question», a fait valoir son chef de la diplomatie. Le projet de communiqué justifie la suspension par l'échec de l'ex-émissaire international en Syrie Kofi Annan à appliquer son plan de paix en six points et par «l'obstination des autorités syriennes à suivre l'option militaire» pour un règlement de la crise.