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Hollande répond à Sarkozy sur la Syrie
Publié le 11.08.2012, 11h06 | Mise à jour : 17h01
Paris recherche de façon "obstinée" une solution politique en Syrie, a souligné samedi François Hollande, répondant implicitement à ceux qui le taxent d'"attentisme", lors d'un hommage en Isère au 88e soldat français mort en Afghanistan. |
Capture d'écran BFM TV [/b]
François Hollande est arrivé samedi à Varces pour présider l'hommage national rendu au 88e soldat français mort en Afghanistan sur la place d'armes du 7e bataillon de chasseurs alpins. Accompagné du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, le chef de l'Etat, qui a interrompu ses vacances au Fort de Brégançon pour participer à cette cérémonie, a prononcé l'éloge funèbre du major Bouzet, tombé mardi en Afghanistan, devant quelque 500 chasseurs alpins, les proches du sous-officier et de nombreux anciens combattants. Au cours de son discours, il a évoqué le dossier syrien, répondant implicitement à Nicolas Sarkozy et à l'UMP qui avait émis des critiques mardi sur l'action du nouveau chef de l'Etat le taxant d'«attentisme».
«Nos soldats se battent pour la paix»«En Afghanistan, comme dans d'autres régions du monde, nos soldats se battent pour la paix, se battent pour la stabilité, se battent pour les droits de l'Homme et, à chaque fois sous le mandat des Nations unies», a déclaré François Hollande devant le cercueil du major Franck Bouzet, recouvert du drapeau tricolore.
Le président, interpellé mardi sur le sujet par Nicolas Sarkozy, a également souligné que la France était engagée dans la «recherche obstinée d'une solution politique en Syrie». Le chef de l'Etat a rappelé que Paris déployait un hôpital de campagne en Jordanie, «au plus près de la frontière avec la Syrie pour venir en aide aux réfugiés mais aussi aux combattants qui font face à une répression menée par un régime qui n'est plus animé que par la seule peur de sa propre fin».
A ce «devoir humanitaire» s'ajoute «un soutien à l'opposition syrienne et la recherche obstinée d'une transition politique en Syrie», a-t-il souligné.
François Hollande devait ensuite rencontrer à huis clos les proches du sous-officier et les chasseurs alpins avant de regagner le Fort de Brégançon où il passe quelques jours de vacances, interrompues par cette cérémonie officielle.
La Légion d'honneur à titre posthumeLe major Bouzet, qui était âgé de 45 ans et père de trois enfants, a été tué mardi lors d'un violent accrochage survenu en Kapisa, province de l'est de l'Afghanistan théâtre d'incessants combats opposant les forces françaises et afghanes aux insurgés. Engagé en novembre 1984, l'adjudant-chef Bouzet avait effectué de nombreuses opérations extérieures. Sous-officier du 7e BCA, il avait été muté au 13e BCA début juillet mais ne devait rejoindre cette unité qu'à l'issue de son engagement en Afghanistan.
Le chef de l'Etat, chef des armées, lui remettra les insignes de chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume. «Nous ne sommes ni dans la colère ni dans l'injustice mais dans le recueillement», a déclaré devant la presse le colonel Alain Didier, commandant du 7e BCA, soulignant que «deux familles ont été particulièrement touchées, celle du major Bouzet et celles des chasseurs alpins».
L'officier a rendu hommage «au meilleur des sous-officiers du bataillon», un «modèle, charismatique et adoré par ses hommes, exemple de l'ascenseur social» offert selon lui par l'institution militaire, engagé comme homme du rang et devenu sous-officier.
Un retrait d'Afghanistan avant la fin de l'annéeCet hommage national sera le second présidé par François Hollande après celui rendu le 14 juin dans la cour d'honneur des Invalides, à Paris, à quatre autres soldats tués également en Kapisa.
La France compte anticiper le retrait de ses forces «combattantes» d'Afghanistan, soit 2000 hommes, qui quitteront le sol afghan avant la fin de l'année, conformément à un engagement pris par François Hollande au cours de la campagne électorale.
Près de 4000 soldats français étaient présents dans ce pays à la mi-2011. Ils ne devraient plus être ainsi que 1400 fin décembre, deux ans avant le départ prévu des dernières troupes de la force internationale de l'Otan (Isaf).