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À Alep, les insurgés résistent aux assauts du régime
Mis à jour le 03/08/2012 à 19:13 | publié le 03/08/2012 à 19:09
Des combattants de l'ALS pendant leur progression vers le centre de la ville d'Alep, le 28 juillet.
Les combats continuent en Syrie entre l'armée régulière et les insurgés de l'Armée syrienne libre.Les forces gouvernementales ont donné l'assaut à al-Tadamon, l'un des derniers faubourgs de Damas encore tenus par les rebelles, et annonçaient avoir repris le contrôle de ce quartier. Selon des activistes syriens, les forces de Bachar el-Assad y mèneraient des fouilles maison par maison et y auraient exécuté douze personnes.
Dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, voisin d'al-Tadamon, où de nombreux habitants avaient cherché refuge, les bombardements ont fait jeudi plus de vingt morts et de nombreux blessés, selon l'agence de l'ONU chargée des camps palestiniens. Les Palestiniens de Syrie sont restés largement à l'écart du soulèvement, mais le camp, voisin d'un quartier pilonné par l'armée, a été lui aussi pris pour cible par les tirs de l'artillerie gouvernementale. Selon des vidéos filmées sur place, des manifestations contre le régime ont eu lieu dans le camp après la tuerie.
À Alep, les insurgés tiennent encore une vaste partie de la ville, notamment les faubourgs Est et Ouest. L'armée syrienne poursuit son offensive pour tenter d'en reprendre le contrôle mais se heurte à la résistance des rebelles, qui ne disposent d'armes lourdes qu'en quantité limitée. Le régime utilise quant à lui toute la panoplie d'une armée régulière, et notamment l'artillerie lourde.
Nouveaux renfortsLes pilonnages ont continué vendredi, en particulier contre le quartier de Salaheddine. Les réseaux téléphoniques sont coupés. Les habitants manquent d'eau, d'électricité et de nourriture. Une partie d'entre eux ont quitté la ville, certains en direction de la frontière turque. D'autres se sont enfuis des quartiers les plus exposés pour se réfugier dans des secteurs plus calmes. Mais malgré l'intensité de l'attaque, les insurgés tiennent toujours dans Alep, ville de plus de 2,5 millions d'habitants, devenue le principal champ de bataille entre le régime et le soulèvement.
Le gouvernement syrien y dépêche de nouveaux renforts mais le recours à l'artillerie lourde et à l'aviation en pleine ville risque de coûter à Bachar el-Assad le soutien d'une partie de la population syrienne, qui, par légalisme ou par attentisme, était restée jusqu'à présent à l'écart du soulèvement.
Des manifestations ont de nouveau eu lieu après la prière du vendredi dans toute la Syrie: Hama, Deraa, Idlib, Alep, et des rassemblements ont même été signalés à Tartous.
La plus grande partie de la province de Deir ez-Zor, dans l'est de la Syrie, serait à présent presque entièrement sous le contrôle des insurgés, sauf les villes d'al-Mayadin et Abu Kamal, où les combats continuent contre les forces du gouvernement. La frontière turque, au nord, échappe presque totalement au contrôle des forces du régime.
Des navires de guerre russes seraient par ailleurs en route pour le port de Tartous, information démentie par Moscou, mais qui pourrait indiquer que la Russie se prépare à toute éventualité. Et notamment à préparer l'évacuation de ses ressortissants, nombreux en Syrie.