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Nicolas Sarkozy à l’heure d’été
L’ancien chef de l’Etat s’accorde de longues vacances. Mais il prépare aussi la suite. Au programme : de grandes conférences internationales. Pour le moment…
Publié le 29.07.2012, 07h57
Paris, le 2 juin. Tout juste revenu de ses vacances marocaines, l’ancien chef de l’Etat fait un jogging dans la capitale... et s’arrête pour embrasser une supportrice.
Il n’avait sans doute jamais autant pris de vacances d’un coup. Depuis qu’il a quitté l’Elysée, le 16 mai, Nicolas Sarkozy enchaîne les séjours en France et à l’étranger. Il se refait une santé. Mais prépare aussi sa rentrée en gardant un œil sur l’actualité. Pas question de louper son come-back.
Retour à Marrakech avant août au cap NègreNicolas Sarkozy est actuellement en famille au Maroc. C’est déjà là qu’il était parti se ressourcer après sa défaite, dans une somptueuse villa prêtée par le roi Mohammed VI. Piscine, tennis, quad : les activités ne manquent pas. La propriété est sévèrement gardée et les paparazzis tenus à distance. L’ex-président et son épouse, qui ont séjourné au Québec, en juillet, puis dans le sud de la France (invités par l’ex-publicitaire et conseiller de l’Elysée Jean-Michel Goudard), rentrent à Paris prochainement. Avant de repartir tout le mois d’août au cap Nègre, la résidence varoise de la famille Bruni. « Il avait vraiment besoin de couper, de se ressourcer. Il veut être tout neuf pour redémarrer en septembre », témoigne un proche.
Pas de favori dans la course à l’UMPLe premier journal que dévore Nicolas Sarkozy le matin ? « L’Equipe ». « Lorsqu’il était au Canada, il nous a demandé de lui en envoyer un exemplaire tous les jours par Internet. Ça et rien d’autre », raconte un collaborateur. Tour de France, Jeux olympiques, préparation de la saison de foot, l’ex-chef de l’Etat est incollable sur le sport. Ravi que son équipe de cœur, le PSG, ait recruté des joueurs lui permettant de rivaliser, espère-t-il, avec les meilleures formations européennes.
Mais on ne débranche pas de l’actualité politique aussi facilement. Sarkozy a reçu tous les prétendants à la présidence de l’UMP : Fillon, Copé, Nathalie Kosciusko-Morizet, Bruno Le Maire, Xavier Bertrand. Son mot d’ordre? « Je ne veux pas être instrumentalisé, je ne roule pour personne. Que le meilleur gagne. » Dans l’entourage de l’ancien chef de l’Etat, on se contente de constater que Fillon a une grosse longueur d’avance dans les sondages : « Il sera difficile à battre. »
En privé, il critique HollandeSes flèches, Nicolas Sarkozy les réserve à son successeur, François Hollande. Ce dernier, observe-t-il en petit comité, n’aurait pas encore pris « la dimension » du poste. Et jouirait auprès de la presse d’une « indulgence » coupable. L’ex-président juge sévèrement ses premiers pas sur la scène internationale et en particulier son « début de brouille » avec Angela Merkel. Quant à la Syrie, il trouve la position de la France beaucoup trop défensive. « On m’a critiqué sur la Libye mais moi au moins, j’ai agi, regrette-t-il. Il faut être plus ferme contre le régime de Damas, beaucoup plus ferme. »
L’international en ligne de mireC’est dans ce domaine que Nicolas Sarkozy veut se spécialiser à la rentrée. Son équipe prépare une série de déplacements à l’étranger, les invitations pour participer à des conférences internationales affluent sur son bureau. Ces trois derniers mois, l’ancien président a multiplié les contacts avec les personnalités étrangères : la Birmane Aung San Suu Kyi, Tony Blair, le président sénégalais Macky Sall, l’Ivoirien Alassane Ouattara ou le Premier ministre québécois Jean Charest.
Alors qu’il reprendra son activité d’avocat à la rentrée, rêve-t-il d’un retour sur la scène politique? D’une revanche sur François Hollande en 2017? « Franchement, cette question est tout à fait prématurée, mais il n’exclut rien, assure un de ses amis. Il sait que cela passe par une longue cure médiatique et des conditions exceptionnelles. Si le pays s’enfonce dans la crise, si l’opposition n’arrive pas à se rassembler… Les sympathisants UMP sont un peu orphelins, sa cote reste élevée. On ne sait jamais. » N’en parler jamais, y penser toujours.