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Hypoglycémie, déshydratation, déséquilibre glycémique… Le jeûne du Ramadan pour un diabétique, présente des réels risques. Pour autant, beaucoup de patients choisiront de le respecter. Un choix qui devra être anticipé, et guidé par un suivi médical adapté.
Peut-être ne le saviez vous pas, mais le Coran peut dispenser les diabétiques (entre autres) de l’observance du Ramadan. Ou pour le moins, le rendre moins contraignant. Le verset 185 de la Sourate 2 stipule en effet que « quiconque est malade pourra jeûner un nombre égal de jours à d’autres moments de l’année ». Si malgré cela vous décidez de respecter le 4e pilier de l’Islam, aidez-vous de ces quelques conseils :
Chez un diabétique de type 1, le pancréas ne produit pas d’insuline. Le patient est donc dépendant de ses injections régulières. Il est en effet important de préserver l’insulinémie de base (basale) qui permet de maintenir une glycémie stable. L’injection a lieu toutes les 24 heures. Elle peut donc se faire le soir, ou tôt le matin.
Quant à l’insuline rapide, elle permet de contrôler les montées glycémiques qui peuvent survenir après les repas. Les injections ne doivent se faire qu’avant de se mettre à table. « Un diabétique de type 1 qui gère sa glycémie peut très bien respecter le Ramadan » nous explique le Pr Bertrand Cariou, endocrinologue au CHU de Nantes. « Cependant, le jeûne est contre-indiqué chez un patient dont le diabète serait mal équilibré ».
Dans le cas d’un diabète de type 2, les risques sont plus importants. Certains traitements oraux en effet, exposent à un risque d’hypoglycémie. Dans ce cas, deux problèmes peuvent survenir :
Si le patient continue son traitement mais ne mange pas, il risque de faire une hypoglycémie ;
S’il arrête son traitement au contraire, les conséquences de cette erreur peuvent être dramatiques. Il existe alors un risque d’hyperglycémie majeure, allant parfois jusqu’au coma diabétique.
C’est pourquoi le Pr Cariou insiste sur la nécessité « d’en parler à son médecin ou son diabétologue. Il n’est pas fermé, sa réponse ne sera pas un Non catégorique. Il pourra vous dire si votre traitement oral est à risque d’hypoglycémie, et vous en proposer un autre » Avant d’ajouter, « les progrès des traitements ne font en effet plus du diabète une contre-indication stricte à l’observance du Ramadan. L’auto surveillance glycémique est capitale, et surtout si vous faites un malaise, aucune hésitation : re-sucrez vous ! »
En pratique, le respect du Ramadan est donc possible :
Dans le cas d’un diabète de type 1 bien contrôlé ;
Chez les diabétiques de type 2 stables, dont le traitement par voie orale ne les expose pas au risque d’hypoglycémie ;
Chez les patients qui ne présentent aucune des complications qui peuvent être liées à la maladie.
Source : Interview du Pr Bertrand Cariou,