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Diabète : une prise en charge décevante
Publié le 12-11-2013
Une étude évalue la charge du patient à 660 euros par mois pour le diabète de type 2 et 486 euros pour le diabète de type 1.
Les hospitalisations sont fréquentes et les patients peinent à suivre leur traitement de façon optimale.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que la santé des diabétiques n'est pas à la hauteur des efforts déployés depuis des années en France pour améliorer leur prise en charge. L'Institut de veille sanitaire (INVS) se garde bien de pointer des responsables dans le numéro thématique du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH no 37-38), réalisé à l'occasion de la Journée mondiale du diabète du 14 novembre. Le constat n'en est pas moins décevant.
Première surprise, les hospitalisations sont fréquentes chez les diabétiques. «Une personne sur trois a été hospitalisée au cours de l'année étudiée et les complications liées à la maladie sont un motif fréquent », remarque le Dr Franck Assogba, médecin épidémiologiste à l'INVS. «Ces hospitalisations sont plus fréquentes chez les personnes âgées, celles dont la maladie est plus grave et enfin celles qui ont des difficultés financières », ajoute le médecin. Un quart de l'échantillon disait en effet peiner à payer les sommes qui restent à la charge des patients après remboursement via l'Assurance-maladie obligatoire, sommes que l'on sait élevées dans cette pathologie. Une étude présentée dans le BEH les évalue à 660 euros par mois pour le diabète de type 2, et 486 euros pour le diabète de type 1.
Chargée d'étude à l'INVS, Laurence Mandereau-Bruno a, pour la première fois, étudié avec ses collègues de l'hôpital Necker, de l'Inserm et de la Cnamts, un échantillon représentatif d'enfants diabétiques. «13 % des enfants ont été hospitalisés au moins une fois pour complication aiguë du diabète », observe-t-elle. Le plus souvent, il s'agissait d'une acidocétose, un déséquilibre souvent évitable par un bon équilibre de la maladie. «C'est important car il s'agissait d'enfants dont le diabète était déjà connu », souligne-t-elle, ajoutant : «Il faut sensibiliser les patients et leurs familles pour qu'elles prennent bien leur traitement et contrôlent régulièrement leur glycémie.»
Encore aujourd'hui, l'acidocétose est fréquente au moment de la découverte d'un diabète. Quels en sont les symptômes ? L'enfant ou l'adolescent ne se sent pas bien, il est nauséeux, fatigué, vomit parfois. Il peut aussi avoir maigri ou se plaindre de maux de ventre. Auparavant, il s'est subitement mis à uriner beaucoup et à boire abondamment. L'urgence est réelle. Une étude réalisée en 2010 par l'association d'aide aux jeunes diabétiques (www.ajd-diabete.fr) avait montré que près de 50 % des enfants de moins de 15 ans qui arrivaient à l'hôpital en commençant un diabète de type 1 étaient au stade de la complication acidocétosique.
Que penser enfin de la surveillance des diabétiques de type 1 adultes ? Deux études, baptisées Entred, ont été réalisées en 2001 puis en 2007. «Le risque vasculaire reste élevé avec une augmentation de l'obésité dont la prévalence est désormais proche de celle de la population générale, explique Sandrine Sosse, chef de projet Entred à l'INVS. Le tabagisme est aussi relativement fréquent, surtout chez les personnes plus jeunes.»
On attend maintenant avec impatience les résultats d'Entred 3, pour voir si les efforts déployés depuis 2007 sont payés de succès.