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Ibrahimovic au PSG : la révolution du foot français ?
Publié le 18/07/2012 à 15:42 - Modifié le 18/07/2012 à 18:33
L'arrivée d'une star mondiale du football comme Zlatan Ibrahimovic rappelle l'âge d'or du championnat de France des années 1990. Nasser Al-Khelaifi, le président du PSG, Zlatan Ibrahimovic et le directeur sportif, Leonardo.
C'est officiel ! Zlatan Ibrahimovic va revêtir le maillot du PSG. Le président du club de la capitale, Nasser Al Khalaifi, l'a officialisé mercredi, au Parc des Princes. Pourtant, le suspense a quelque peu plané lors de la conférence de presse avant que le joueur suédois rejoigne son président et le directeur sportif du club, Leonardo, assis à la table des intervenants. Fidèle à sa réputation, Zlatan Ibrahimovic est arrivé en retard, ce qui a longtemps inquiété un staff parisien craignant un revirement de dernière minute. Finalement, après quelques minutes d'attente le joueur a fait son entrée, s'excusant de son retard, et permettant ainsi à Leonardo de qualifier le recrutement du Paris-SG de "parfait".
L'attaquant suédois s'est en effet engagé pour trois saisons et va toucher un salaire annuel de près de 14 millions d'euros. Il devient par la même occasion le joueur le mieux payé de la Ligue 1, ainsi que le second le mieux rémunéré du monde derrière Samuel Eto'o. C'est un véritable coup de maître que vient de réaliser le club de la capitale en enrôlant le géant scandinave (1,95 m) en provenance du Milan AC. Car l'arrivée d'une véritable star mondiale du ballon rond telle qu'Ibrahimovic dans l'Hexagone constitue un événement tout à fait assez exceptionnel pour le championnat de France de football.
C'est effectivement la première fois depuis les années 1990 qu'un footballeur avec un tel rayonnement planétaire - et surtout au sommet de sa forme - vient jouer en Ligue 1. Le capitaine de la sélection suédoise allie à la fois des qualités sportives hors normes et une aura qui le range parmi la catégorie des meilleurs joueurs du monde. D'autant que le nouvel attaquant parisien arrive au sommet de sa gloire et en pleine possession de ses moyens. Âgé de 31 ans, le Suédois arrive donc au top de sa forme à Paris et non pas en préretraite. Une rareté dans un championnat plutôt habitué à relancer d'anciennes gloires qu'à les attirer.
Comme Rai, Rudi Völler et Jürgen Klinsmann ?La venue de Zlatan Ibrahimovic n'a en effet rien de comparable avec l'arrivée de Fernando Morientes, qui n'avait plus sa place au Real Madrid lorsqu'il est arrivé en prêt à l'AS Monaco en 2004. D'aucuns évoqueront alors les Sonny Anderson ou Giovane Élber qui sont arrivés à Lyon dans les années 2000 avec un statut de "grands attaquants". Pourtant, Zlatan Ibrahimovic, par son parcours et son palmarès, relègue ces deux anciennes gloires au rang de bons joueurs. Seulement. Pour les plus jeunes, Javier Pastore n'est pas non plus de taille. Il entre dans la catégorie des prodiges en devenir à l'image de Ronaldinho en 2001.
Il faut donc remonter à l'époque des Rai, Rudi Völler ou Jürgen Klinsmann pour retrouver la présence de tels joueurs de classe mondiale avec cette expérience en Ligue 1. L'ancien capitaine du Brésil et les deux champions du monde allemands 1990 ont fait le bonheur respectivement de Paris, Marseille et Monaco, mais dégageaient surtout cette aura et cette classe qui font la marque des grands joueurs au moment de leur arrivée. Ibrahimovic reprend donc le flambeau après quinze ans environ de vaches maigres.
La faute à l'arrêt Bosman du 15 décembre 1995, qui a relégué la France au second plan pour attirer les grands noms du football. Cette jurisprudence a permis aux clubs européens de pouvoir recruter des joueurs de nationalités aussi diverses que variées, puisqu'elle a mis un terme aux quotas de joueurs étrangers présents dans les équipes. La compétitivité des clubs français a donc été lourdement touchée, alors qu'entre 1990 et 1996 les performances des équipes tricolores rendaient l'Hexagone attractif pour de grands footballeurs. Mais cette décision de la Cour de justice de l'Union européenne a donc contraint les équipes françaises à renoncer à faire venir des joueurs de classe mondiale en raison des nouvelles exigences salariales dantesques de ces derniers.
Changement de dimension
Dès lors, un changement de stratégie a été observé. Les clubs de Ligue 1 se focalisent dorénavant sur les jeunes joueurs pour espérer les vendre ensuite avec plus-value. Ou bien ils jouent au "réparateurs" en récupérant des footballeurs expérimentés au CV bien rempli mais qui sont en plein doute sportif. Cette méthode, qui était la spécialité d'un club comme l'AJ Auxerre dans les années 1990, qui avait relancé notamment Enzo Scifo et Laurent Blanc, se généralise à l'ensemble du football français, y compris l'OM et le PSG.
Et cette politique, inévitable pour des raisons financières, dure depuis presque deux décennies. Changement d'orientation donc avec le PSG version qatarie qui voulait renouer avec l'âge d'or des grandes stars. En faisant signer la vedette suédoise, le club de la capitale fait ainsi passer le football français dans une nouvelle dimension dont il était exclu depuis des lustres. Le championnat hexagonal ne construit plus des vedettes comme l'avait fait Lyon avec Essien ou Juninho, ou l'OM avec Drogba. Il en fait désormais venir ! Comme au bon vieux temps...
L'arrivée de Zlatan Ibrahimovic est donc un tournant pour la Ligue 1. Mais, à la différence des années 1990 où Paris, Marseille et Monaco se concurrençaient pour faire venir les plus grands joueurs, seul désormais le club francilien peut se permettre ce privilège grâce aux pétrodollars qataris. Les autres équipes vont continuer à pratiquer cette même politique de restriction budgétaire où il faut d'abord vendre avant d'acheter. Le recrutement de l'attaquant scandinave demeure donc un fait exceptionnel qui ne concerne que le PSG qui a des moyens financiers quasi illimités.
Et la DNCG, le gendarme financier du football français, veille toujours au grain pour sanctionner les largesses comptables des clubs français. Mais même si la folie qatari occulte les difficultés financières de la majorité des équipes de Ligue 1, l'afflux de stars comme Ibrahimovic est une bonne nouvelle. D'autant que ce transfert ouvre la voie aux autres joueurs du même calibre. On parle d'ailleurs très prochainement de l'arrivée du Brésilien Kaka, en provenance du Real Madrid...