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Moralisation de la vie politique : Bachelot planchera avec Jospin
Publié le 16.07.2012, 11h01 | Mise à jour : 19h52
Alors que plusieurs voix --dont Roselyne Bachelot, proche de François Fillon (tous deux absents mardi)-- ont réclamé ces derniers jours un "inventaire" des années Sarkozy, plusieurs intervenants se sont élevés contre ces demandes.
Non-cumul des mandats, possible réforme des modes de scrutin législatifs et sénatoriaux ou statut pénal du chef de l'Etat : voici quelques uns des points sur lesquels va plancher la commission sur la rénovation de la vie publique. Dirigée par Lionel Jospin, comme l'avait annoncé François Hollande le 14 juillet, elle comprendra 14 membres dont deux anciens dirigeants politiques : l'ancien Premier ministre socialiste et l'ex-ministre UMP Roselyne Bachelot.
Lionel Jospin a été reçu lundi matin durant environ quarante-cinq minutes à l'Elysée. «Le président de la République m'a remis officiellement la lettre de mission qui fait naître cette commission», a-t-il expliqué. «La commission est paritaire essentiellement composée d'universitaires, spécialistes des questions que nous traitons, de magistrats et de hauts-fonctionnaires», a-t-il précisé, soulignant que le «rythme» sera «assez soutenu, le président attendant que nous lui remettions nos réflexions tout début novembre». Début des travaux : le 25 juillet.
Ancien candidat malheureux aux présidentielles de 1995 et 2002, Lionel Jospin, 75 ans, s'est dit «honoré» de présider cette commission, dix ans après l'annonce de son retrait de la vie politique. Interrogé sur les critiques qui ont suivi sa nomination et le fait qu'il n'incarnerait pas la «modernisation», il a rétorqué qu'il ne fallait «pas être dans le procès d'intention».
Bachelot : «De la confrontation peut naître un consensus»Ministre durant tout le quinquennat de Nicolas Sarkozy, proche de François Fillon, Roselyne Bachelot s'est dite surprise par cette nomination. «C'est un grand honneur que le président de la République me demande de participer à cette commission», a-t-elle a réagi sur BFM-TV. «Je reste fidèle à mes convictions, je suis une femme de droite et je crois que c'est de la confrontation que peut naître un consensus», a-t-elle poursuivi.
L'ancienne ministre de la Santé n'était pas candidate aux dernières législatives et avait annoncé son intention de prendre du champ vis-à-vis du milieu politique. Dans un récent ouvrage, elle a éreinté la campagne droitière menée par Nicolas Sarkozy, ainsi que sa pratique du pouvoir. Lionel Jospin a justifié cette présence par la volonté «de respecter une diversité d'opinions».
Le MoDem souhaite un référendum Le porte-parole du MoDem, Yann Wehrling, a souhaité lundi que les conclusions que cette commission fassent l'objet d'un référendum et non d'un vote des parlementaires qui risqueraient de vider le texte de sa substance. «En mettant en place une commission chargée de réfléchir à la moralisation de la vie publique, le président de la République semble répondre positivement à cette revendication majeure souhaitée par François Bayrou», explique-t-il dans un communiqué. «Mais l'ensemble des questions à traiter sont lourdes, et nécessiteront, pour beaucoup d'entre elles, d'affronter des intérêts propres au monde politique qui sera pourtant décideur», souligne le porte-parole, d'où cette idée du référendum.
De son côté, le président du groupe écologiste du Sénat, Jean-Vincent Placé, n'a pas caché ses doutes «sur l'utilité et la pertinence» de cette commission susceptible d'empiéter sur les «prérogatives parlementaires». La patronne des sénateurs communistes, Nicole Borvo Cohen-Seat, a quant à elle regretté dans cette commission «une diversité politique limitée» au PS et à l'UMP.
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Des hauts-fonctionnaires et des universitairesVoici la composition de cette commission paritaire hommes-femmes. Outre Jospin et Bachelot, vont ainsi siéger des hauts-fonctionnaires, comme Olivier Schrameck, ancien directeur de cabinet de M. Jospin à Matignon et président de section au Conseil d'Etat, le préfet de région Jean-Pierre Duport ou Marie-Christine Lepetit, chef du service de l'Inspection générale des finances.
La commission comptera aussi des universitaires tels que Jean-Claude Casanova, président de la Fondation nationale des sciences politiques, Julie Benetti, professeure à l'université de Reims, Wanda Mastor (Toulouse I), Ferdinand Melin-Soucramanien (Bordeaux IV), Agnès Roblot-Troizier (université d'Evry), Dominique Rousseau et Hélène Ruiz-Fabri (Paris I). Enfin, des magistrats comme Chantal Arens, présidente du tribunal de grande instance de Paris, ou Jean-Louis Gallet, conseiller à la Cour de cassation, feront partie de la commission.