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Moralisation de la vie publique : Bayrou veut un référendum
Mis à jour le 25/02/2012 à 16:38 | publié le 25/02/2012 à 15:58 Selon François Bayrou, finalement avec la complicité des médias, où «on organise, pour amuser la galerie, des combats de catch entre Mélenchon et Le Pen, mais du chômage, plus question».
En marge d'un forum sur son projet présidentiel, le candidat centriste a dénoncé samedi la «complicité affichée de Sarkozy et Hollande» visant «à faire croire qu'il n'y aura pas de premier tour».
François Bayrou veut toujours y croire. «Élu président de la République le 6 mai, j'organiserai le 10 juin, jour même du premier tour de l'élection législative, et en même temps que celle-ci, un référendum sur la moralisation de la vie politique», a lancé, ce samedi à Paris, le candidat centriste, lors de son discours de clôture du quatrième forum consacré à son «agenda 2012-2020». «Il s'agit de rendre aux Français l'estime et le respect de ceux qui les gouvernent», a-t-il exposé devant quelques centaines de participants.
Sans le dire explicitement, François Bayrou voit une raison au fait qu'il reste atour de 12% d'intentions de vote dans les sondages: le débat politique, qu'il juge «affligeant», serait confisqué par le PS et l'UMP. Selon lui, finalement avec la complicité des médias, où «on organise, pour amuser la galerie, des combats de catch entre Mélenchon et Le Pen, mais du chômage, plus question».
Dénonçant encore «la complicité affichée» de Nicolas Sarkozy et de François Hollande qui «présentent un programme assez simple et interchangeable: pour Hollande, battre Sarkozy, pour Sarkozy, battre Hollande», le président du MoDem parle encore de «gavage».
Et de se lancer dans une nouvelle charge: «Le PS n'a pas plus envie que l'UMP de changer quoi que ce soit.» Et de mettre en garde en cas de victoire de François Hollande: «Les socialistes ont déjà plus de pouvoirs locaux, municipaux, départementaux, régionaux, qu'aucun parti n'en a jamais eu depuis que la République et république».
Instituer une «Autorité de déontologie de la vie publique»Bref, Bayrou veut «réformer» la démocratie! Avec «son» référendum, il proposera une loi cadre qui fixerait de nouvelles règles: gouvernement limité à vingt membres, réduction du nombre de députes de 577 à 400, dont un quart élus à la proportionnelle. Le nombre de sénateurs baisserait également. Pour chaque élection, le vote blanc serait reconnu. Il promet encore «l'obligation de parité», ou encore de nouvelles règles sur le financement des partis.
Pour mettre fin «aux pratiques abusives» ou encore aux conflits d'intérêts», Bayrou propose d'instituer une «Autorité de déontologie de la vie publique», qui pourrait être saisie par les citoyens. La salle applaudit. L'occasion, cette fois, de donner sa définition d'un président de la République. «Pour fédérer le peuple, il faut le respecter dans toutes ses sensibilités. C'est pourquoi, le président ne peut être chef de parti, sinon c'est une offense à la fonction qu'il a la charge!» Sans prononcer le nom de Nicolas Sarkozy, François Bayrou a ainsi dénoncé «les réunions partisanes organisées à l'Elysée».
S'il était élu, donc, Bayrou se promet en «président impartial d'une République honnête». Sous des «Bayrou président», il a terminé son discours en ironisant, cette fois, sur François Hollande: «Il a cru pouvoir écrire qu'il ne comprenait pas que dans une campagne électorale on puisse prétendre ne pas faire de promesse. En effet, c'est un risque qu'il ne court pas! Il y a des mois qu'il s'évertue à ne rien dire, certes, tout le monde l'a remarqué, mais ce rien est émaillé d'un chapelet de promesses qu'il ne tiendra pas...» Le ton se veut plus offensif. Son public est ravi. Commentaire dans la salle: «Bayrou est remonté sur le ring, c'était bon!», lâche un participant.