Alger : Fabius optimiste sur l'avenir des relations franco-algériennes
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Jamel Administrateur
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Sujet: Alger : Fabius optimiste sur l'avenir des relations franco-algériennes Lun 16 Juil - 18:46
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Alger : Fabius optimiste sur l'avenir des relations franco-algériennes
Publié le 16.07.2012, 07h43 | Mise à jour : 18h55
ALGER, 16 JUILLET 2012. Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a reçu le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius s'est entretenu ce lundi avec le président algérien Abdelaziz Bouteflika. Le chef de la diplomatie française était arrivé dimanche à Alger, pour sa première visite officielle dans un pays arabe, centrée sur un renforcement des liens franco-algériens mais aussi sur l'urgence de la crise au Mali.
Rien n'avait filtré lundi en fin d'après-midi. Mais Laurent Fabius avait déclaré avant la rencontre : «Je connais bien le président Bouteflika, pour lequel j'ai beaucoup d'estime. Il a beaucoup d'expérience.» L'actuel chef de la diplomatie française été notamment Premier ministre de François Mitterrand. Abdelaziz Bouteflika, président depuis 13 ans, a dirigé durant plus de 15 ans les Affaires étrangères de la jeune nation algérienne, dont les cinquante ans d'indépendance sont célébrés cette année.
Pour ce qui est des relations franco-algériennes «trois mots résument cela: d'abord il faut développer l'objectivité - en référence à la mémoire -, il faut la proximité - et nous avons toutes les raisons d'être proches - et nous allons mettre en application un mot qui est très important pour l'Algérie et la France: c'est l'amitié», avait déclaré dimanche le chef de la diplomatie française à son arrivée à Alger. Ce lundi, il a confié que son séjour «se passait très bien». «J’ai senti qu’il y avait un nouvel état d’esprit dans nos relations, que nous allions pouvoir faire beaucoup de choses en commun», s’est félicité le Français, selon un site économique algérien.
Dans un rare commentaire, le quotidien gouvernemental «El-Moudjahid» relevait lundi un changement très net du climat franco-algérien depuis l'élection du socialiste français à la présidence.
Le conflit du Mali au centre des discussions
Dimanche, Laurent Fabius avait été accueilli à l'aéroport par son homologue algérien Mourad Medelci. Les deux ministres ont notamment évoqué le conflit du Mali, pays divisé entre une capitale sans réel gouvernement et un Nord occupé par deux groupes islamistes armés. Les positions de Paris et Alger ne sont pas très éloignées. Les diplomates français et algériens insistent sur la constitution d'«un véritable gouvernement au Mali qui puisse prendre ses responsabilités», selon les mots samedi de François Hollande. Les deux pays aussi considèrent aussi que c'est aux «Africains eux-mêmes d'organiser le soutien au Mali».
Paris voit cependant en l'Algérie, puissance régionale, une capacité d'intervention militaire le cas échéant, pour aider au rétablissement de l'autorité de Bamako dans le nord et neutraliser les islamistes. Sans rejeter une option militaire, Alger, consulté depuis des semaines par les Africains et les Occidentaux sur le Mali, s'ancre pour l'heure dans la diplomatie.
Au-delà, d'autres nuances séparent les deux pays, notamment sur l'appréciation des parties au nord du Mali. Paris rejette les mouvements islamistes, dont Ansar Dine (Défenseurs de l'islam), allié d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et dirigé par un Touareg qui a vécu en Algérie, Iyad Ag Ghaly, partisan d'une stricte application de la Charia au Mali. Mais ce dernier a au moins l'avantage de soutenir l'unité du Mali, affirment de leur côté les experts algériens, en phase avec une opposition mondiale à la division de ce pays sahélien.
Le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), qui s'affirme dissident d'Aqmi, et ce dernier, détiennent par ailleurs neuf Européens en otage dont «six Français en vie», selon les déclarations faites par Laurent Fabius jeudi dernier. Le ministre algérien a confirmé lundi que trois des sept Algériens du consulat de Gao, enlevés le 5 avril, avaient été libérés. Seize étrangers sont retenus en otage.
Les questions immobilières à régler pour les Français
La visite de Fabius en Algérie, qui doit donner une nouvelle impulsion aux liens franco-algériens, doit préparer une visite d'Etat avant la fin de l'année du président François Hollande, dont l'élection a été applaudie en Algérie. «Du côté des Français il y a un certain nombre de situations à améliorer», notamment administratives, a-t-il souligné, en annonçant une prochaine visite du ministre de l'Intérieur français Emmanuel Valls en Algérie.
Il a également noté que des questions administratives et notamment immobilières concernant les Français devaient être réglées du côté algérien, sans entrer dans les détails. «Cette première visite d'un ministre des Affaires étrangères dans un pays arabe intervient à un double moment: 50 ans après l'indépendance de l'Algérie et après l'élection de François Hollande», a indiqué le chef de la diplomatie française. «Dans le passé, il y a eu des hauts et des bas, je suis pour les hauts», a expliqué Laurent Fabius, en allusion aux relations proches mais difficiles et complexes qu'entretiennent l'Algérie et la France, ancienne puissance coloniale.
Interrogé sur la signature d'un traité d'amitié, il a répondu qu'il allait en discuter avec ses interlocuteurs, mais le maître-mot répété tant par lui que par son homologue sur leurs liens est celui d'un «partenariat d'exception».
VIDEO. Laurent Fabius en Algérie. Les priorités des uns et des autres
VIDEO. «objectivité, proximité et amitié»
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