WEB - GOOGLE - Actualité > Euro 2012 de Football > 1/2 Finale
Allemagne-Italie : les caciques revisités
Publié le 28 juin 2012 à 11:28
Philipp Lahm, le capitaine allemand, après avoir ouvert le score en quart de finale contre la Grèce.
La seconde demi-finale de l’Euro oppose ce soir l’Italie à l’Allemagne, les deux plus gros palmarès du continent. Du classique au premier coup d’œil. Pourtant, chacune des équipes traverse une période assez inhabituelle.
Une Allemagne revanchardeL’Allemagne empilait les titres, elle est désormais aux places d’honneur. Triple vainqueur de l’Euro (un record), la Mannschaft n’a plus remporté la moindre compétition depuis 1996, une éternité pour elle.. Séduisante et impressionnante dans le jeu, elle a confirmé, depuis le début de l’Euro, le statut de favorite qu’elle partageait avec l’Espagne avant le coup d’envoi. Talent, maîtrise, efficacité et maturité caractérisent le parcours allemand depuis le début de l’Euro. Après avoir survolé ce qui était censé être le «groupe de la mort» (3 victoires en autant de matches), les joueurs allemands ont facilement disposé de la Grèce (4-2) en quarts de finale. Dans ce match à haute tension politique, le sélectionneur allemand s’est même permis le luxe de se priver de Mario Gomez, le meilleur buteur de l’Euro.
Depuis la prise de fonction de Joachim Löw en 2006, l’Allemagne ne jure que par le jeu. Si son effectif est très jeune (la moitié a 23 ans ou moins), ses cadres sont arrivés à maturité. Lahm, Schweinsteiger ou encore le rempart Neuer sont les leaders d’une équipe qui s’appuie sur l’ossature du Bayern Munich (7 joueurs du onze type).
Troisième des deux dernières Coupes du Monde, et finaliste de l’Euro 2008, la Mannschaft s’est inclinée à chaque fois contre le futur vainqueur. Mais, aujourd’hui, elle semble avoir franchi un palier. Pour renouer avec la victoire, l’Allemagne devra se défaire d’une équipe qu’elle n’a jamais réussi à battre en compétition officielle.
Une Italie révolutionnaireOn n’osera pas dire que retrouver l’Italie dans le dernier carré constitue une surprise. Ce qui est plus étonnant, c’est de la voir se hisser en demi-finale grâce à un jeu séduisant. L’intronisation de Cesare Prandelli au poste de sélectionneur, il y a deux ans, a marqué le point de départ d’une révolution. Et l’Italie semble bel et bien transfigurée. La rigueur défensive et l’apologie du succès à tout prix ? Oubliées. Peu importe que son équipe perde ou gagne, le sélectionneur transalpin prône le plaisir, le
«courage de jouer» et la
«responsabilité d’essayer». Et ça marche. Depuis le début de l’Euro, l’Italie régale les esthètes grâce notamment à un Andrea Pirlo aussi rayonnant qu'élégant.
Revers de cette philosophie résolument offensive, la défense azzurra paraît fébrile. Peu épargnée par les pépins, elle peut tout de même compter sur un Gianluigi Buffon au sommet de son art. Un autre grand classique des victoires passées semble fuir les attaquants italiens: le réalisme.
Avec 48 heures de récupération en moins et une prolongation dans les jambes en plus, l’Italie est loin d'être favorite face à l’Allemagne. Sa victoire constituerait un nouveau contre-pied.