Hollande charge Ayrault de former un nouveau gouvernement

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Hollande charge Ayrault de former un nouveau gouvernement

Publié le 18.06.2012, 12h35 | Mise à jour : 14h57


Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a remis ce lundi, la démission de son gouvernement à François Hollande, qui l'a chargé de former un nouveau gouvernement, a annoncé l'Elysée.

Cinq semaines à peine après la formation du gouvernement Ayrault I, on attend déjà Ayrault II. Comme l'a indiqué la présidence dans un communiqué ce lundi matin, «conformément à la tradition républicaine au lendemain d'élections législatives, M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre, a remis ce jour la démission du gouvernement au président de la République, qui l'a acceptée», avant de lui confier «à nouveau, les fonctions de Premier ministre». Charge à lui de «former le nouveau gouvernement». Le remaniement devrait se faire a minima, avec l'ajout de quelques maroquins et la correction des erreurs de «casting».

Sa nouvelle équipe sera connue ce jeudi, au retour du chef de l'Etat des sommets du G20 au Mexique et de Rio+20 au Brésil. Les 24 ministres en lice pour les législatives ayant été tous élus, le gouvernement ne devrait être ajusté qu'à la marge. Aucun d'entre eux ne sera contraint de quitter le gouvernement pour cause d'échec aux élections.

De l'avis de l'entourage présidentiel, assure l'AFP, ce remaniement devrait rester très mesuré, «pas plus de deux ou trois noms», sans modifier son équilibre ou sa parité hommes-femmes, scrupuleusement respectée. On évoquait, au PS, la possibilité de pourvoir les portefeuilles du commerce extérieur et de la formation professionnelle.

La perspective de ministres communistes s'éloigne

Le nom de Robert Hue, ancien patron du Parti communiste aujourd’hui chef de file du Mouvement unitaire progressiste (MUP), circule.
En revanche, la perspective de l'arrivée de ministres communistes s'éloigne avec les déclarations de Pierre Laurent. Le Premier ministre «m'a dit hier (dimanche) soir : Mon seul mandat est le programme présidentiel», a indiqué le secrétaire national du PCF devant le Conseil national du Parti réuni à huis clos, selon des participants. Selon lui, les conditions ne sont donc «pas réunies» pour une entrée au gouvernement. Dès dimanche soir, l'ancienne secrétaire nationale du parti, Marie-George Buffet, indiquait que le PCF serait «autonome et constructif». Une décision finale sera prise ce mercredi par 500 délégués PCF lors d'une conférence nationale.

Une entrée du MoDem ?

Restent les autres alliés du PS. Si Radicaux et Verts ont déjà des ministres, le MRC de Jean-Pierre Chevènement avait été l'oublié d'Ayrault I. Par ailleurs, se pose la question d'une entrée du MoDem au gouvernement. Au lendemain de la cuisante défaite de leur leader, François Bayrou, les centristes favorables à un «élargissement du gouvernement» - comme ils l'ont indiqué dans une tribune au quotidien «Libération» - seront-ils entendus ? «Même si cela ne dépend pas de moi, mais du président de la République, je suis favorable à ce que ceux qui ont soutenu ou voté François Hollande soient représentés ou associés d'une manière ou d'une autre au gouvernement, donc des membres du MoDem», a déclaré ce lundi le patron des sénateurs PS, François Rebsamen, à l'AFP.

Avec 314 sièges sur 577, la majorité absolue à l'Assemblée nationale, le Parti socialiste a les mains libres. Et pourra, s'il le souhaite, gouverner sans l'appui de ses alliés de gauche, les écologistes et le Front de gauche. «Vous avez choisi la cohérence, s'est félicité Jean-Marc Ayrault dimanche soir. Le gouvernement pourra prendre à bras le corps les problèmes.» Et parmi eux, le rétablissement des comptes publics, le retour de la croissance et le recul du chômage. «L'oeuvre qui est devant nous est immense. Rien ne sera facile. Rien ne nous sera donné», a insisté le chef du gouvernement, en appelant à la mobilisation de tous les Français.