Messages : 14896 Date d'inscription : 25/10/2011 Localisation : Lyon
Sujet: Venise retrouve sa musique Dim 17 Juin - 10:13
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Venise retrouve sa musique
Publié le 15/06/2012 à 06:00
Le Venetian Centre for Baroque Music, en juin 2011, à Venise.
Une nouvelle institution, parrainée par la romancière Donna Leon, se consacre à Monteverdi et Vivaldi, les deux grands compositeurs de la Sérénissime.
C'est incroyable: Venise, la ville de la musique baroque, la patrie de Monteverdi et Vivali, ne possédait aucune structure consacrée à la redécouverte et à l'entretien de ce répertoire. Encore plus incroyable: le Venetian Centre for Baroque Music, fondé en 2011 et qui ouvre samedi un grand Festival Monteverdi Vivaldi, est une création français! Et résolument improbable: la conscience, la marraine de ce centre est la romancière américaine Donna Leon, auteur de polars à succès traduits dans le monde entier…
Passionnée par la musique de la cité des Doges, où elle vit, celle dans l'esprit de qui germent les enquêtes du commissaire Brunetti a toujours refusé que ses livres soient publiés en italien: elle préfère vivre dans la discrétion et ne pas être importunée au coin de chaque canal. La même discrétion préside à son soutien au Centre de musique baroque.
«Elle est notre muse, déclare son fondateur, Olivier Lexa, selon une formule tout à la fois poétique et mystérieuse. C'est grâce à elle que le centre est né, elle a participé financièrement au début, elle nous aide à nous développer, participe aussi à des lectures publiques, où son humour fait merveille. Férue de baroque, elle ne se prend pas au sérieux et il n'y a rien de formel: l'ordre du jour des conseils d'administration se décide souvent sur un coin de table.»
Tant de partitions à redécouvrir
Mais que l'on n'aille surtout pas croire que le Centre est une lubie d'amateurs. Musicologue extrêmement pointu, Olivier Lexa avait déjà participé à la mise en place du Palazzetto Bru Zane, autre institution musicale fondée à Venise par la Française Nicole Bru, héritière des laboratoires Upsa. Mais le Palazzetto s'occupe de musique française.
Consterné par l'appauvrissement de la vie culturelle italienne en général, vénitienne en particulier, Olivier Lexa a résolu d'effectuer le travail que les Italiens ne faisaient pas pour leur propre patrimoine. Il lui a fallu une bonne dose d'inconscience dans ce projet qui prend aujourd'hui sa vitesse de croisière. Peu optimiste quant aux financements publics, il n'a pas hésité à sonner à toutes les portes, notamment celle du banquier Gilles Etrillard, président de la Financière patrimoniale d'investissement, son principal mécène. Mais, sans oublier sa formation de musicologue, il passe l'autre partie de son temps à hanter les bibliothèques, à la recherche de manuscrits: tant de partitions baroques sont encore à redécouvrir! Il organise des colloques en partenariat avec la Bibliothèque nationale de France, mais, pour Olivier Lexa, la recherche fondamentale n'aurait aucun sens sans déboucher sur la production: la suite logique de la découverte de partitions est de les faire jouer et enregistrer.
Pour l'édition 2012 de son festival, le public pourra entendre Les Arts florissants, le Poème harmonique et quelques-uns des meilleurs spécialistes italiens de ces musiques flamboyantes. Tout cela grâce à une auteure de polars à succès qui vit sa passion de la musique baroque dans une discrétion qui est l'élégance des vrais généreux.
Claudio Monteverdi - " Orféo " par l'Orchestre de Jordi Savall
Bonne écoute et à très bientôt !
Amicalement,
JAMEL
Andrée
Messages : 61 Date d'inscription : 07/11/2011 Localisation : Paris
Sujet: Re: Venise retrouve sa musique Dim 17 Juin - 16:27
Merci Jamel pour ce merveilleux post! Ensuite, je tiens à rendre un vibrant hommage à cette formidable dame. Bravo à Donna Leon qui est non seulement l'auteur de très bons romans, une excellente cuisinière et une passionnée de musique! Je lis que l'Italie est consternée par l'appauvrissement de sa vie culturelle. Que dire alors de la`France en matière de musiques dites classiques. Le public français (et les jeunes en particulier) se complaît dans la médiocrité d'origine anglo-saxonne... Même la bonne variété n'intéresse plus que les personnes de plus de 50 ans. Quand on voit l'enthousiasme des Allemands dans les salles de concert, je suis honteuse...!!! La faute en incombe essentiellement aux systèmes financiers et publicitaires qui cherchent la facilité, Audimat oblige...!!!
Donna Leon est née le 28 septembre 1942 à Montclair, au New Jersey. vingt-trois ans, elle quitta son pays natal pour continuer ses études à Pérouse et à Sienne. Elle resta à l'étranger comme guide de voyage à Rome, rédactrice publicitaire à Londres et enseignante de littérature, notamment en Suisse, en Iran et en Arabie saoudite et de 1981 à 1999 à l'université Maryland dans une base de l'armée américaine située près de la Cité des Doges, à Vicence. C'est ici qu'elle a commencé à écrire des romans policiers. Son premier roman, Mort à la Fenice a été couronné par le prestigieux prix japonais Suntory, qui récompense les meilleurs suspenses. Après Mort en terre étrangère (Calmann-Lévy, 1997), Un Vénitien anonyme, Le Prix de la chair (Calmann-Lévy, 1998), Entre deux eaux (Calmann-Lévy, 1999), Péchés mortels (Calmann-Lévy, 2000), Noblesse oblige (Calmann-Lévy, 2001), L'affaire Paola (Calmann-Lévy, 2002), Des amis haut placés (Calmann-Lévy, 2003), Mortes-eaux (Calmann-Lévy, 2004), Une question d'honneur (Calmann-Lévy, 2005), Le Meilleur de nos fils (Calmann-Lévy, 2006), Dissimulation de preuves (Calmann-Lévy, 2007), De sang et d'ébène (Calmann-Lévy, 2008), Réquiem pour une cité de verre(Calmann-Lévy, 2009), Le Cantique des innocents (Calmann-Lévy, 2010) et La petite fille de ses rêves (Calmann-Lévy, 2011), La Femme au masque de chair est le dix-huitième roman policier qui met en scène le commissaire Brunetti.
Ce que j'aime et ce que je n'aime pas
Ce que j'aime :
o Blagues o Générosité o Jane Austen o Cantates de Bach o Toute personne qui m’apporte le café au lit o Chiens o Feux d’artifice o Blaireaux o Marche dans la montagne o Habitudes, devoirs répétitifs, comme tondre la pelouse o Lire dans le lit o Opéras et oratorios de Haendel o Glace - je suis, après tout, américaine o Voix de mezzo-sopranos et de contre-ténors o Tapis de Gashgai o Tuiles d’Iznik o New York o Lilas
Ce que je n'aime pas :
o Questions rhétoriques o Rose o Enthousiasme religieux o La psycho analyse o Livres à l'aide personnelle o Ernest Hemmingway o Ce qu'est devenu Luciano Pavarotti o Toute phrase commençant par "je suis le genre de personne à..." o Boissons glacées ou gazeuses o Universitaires masculins d'âge moyen o Livres parlant de "crimes non-fiction" o Intimidations o Pertes o Films et télévision o Que l'on me dise ce que je dois faire o Bruits agaçants o Tourisme de masse o Blagues cochonnes
Vidéo : Messiah - Hallelujah de Georg Friedrich HANDEL
(By The London Symphony Orchestra directed by Sir Colin Davis)
Bonne écoute et à bientôt!
Cordialement,
Petrus.m
Messages : 1409 Date d'inscription : 26/10/2011 Age : 76 Localisation : Normandie
Sujet: Re: Venise retrouve sa musique Dim 17 Juin - 19:11
Bonsoir, Ah Venise! Quand j'y suis, j'entends Vivaldi, Monteverdi, Pergolèse..... Cette cité hors du commun m'a toujours fasciné et lorsque l'on s'y trouve on sent intimement et l'on voit que ses habitants gardent précieusement l'héritage de ceux qui ont fait la grandeur de la Sérénissime. D'ailleurs ils n'aiment pas la vulgarité et le comportement de certains touristes. Je recommande aussi le livre remarquable de Lauren Corona, une américaine aussi, sur la Venise du XVII ème siècle dans lequel elle met en scène la Pièta et Vivaldi. Amicalement Pierre