Ouest-Tribune Le Premier Quotidien de l'Oranie Session ordinaire du Comité central du FLN :
Abdelaziz Belkhadem dos au murLa session ordinaire du Comité central du FLN, prévue pour hier, aura tenu toutes ses promesses. Très mouvementée, elle a servi d’arène à un affrontement direct entre les opposants à l’actuel secrétaire général du FLN et ses partisans et fervents soutiens. Les échanges ont été acides et la violence physique a causé des dégâts à la salle des réunions de l’hôtel El Riadh de Sidi Fredj. Abdelaziz Belkhadem a été contraint de s’enfermer dans son bureau après avoir été empêché par ses détracteurs d’accéder à la salle qui devait abriter les travaux du CC.
Deux figures de proue de la protesta avaient été interdites d’accès à l’hôtel où elles comptaient bien perturber la séance d’ouverture que devait faire le patron du parti à qui il est demandé de «dégager», à travers des pancartes brandies à l’entrée de l’hôtel Riad de Sidi-Fredj. La tension était vive. Des partisans du secrétaire général, venus en grand nombre, ont chahuté la session qui a eu tout le mal du monde à commencer.
Les redresseurs réclament un vote secret sur le maintien ou non de Belkhadem à la tête du parti. L’avenir, de celui que les frondeurs accusent de faire du FLN une société privée, devrait se jouer aujourd’hui, deuxième jour de la session du CC. Mais pour le moment, les avis restent partagés sur les capacités des redresseurs à atteindre leur objectif qui est de faire voter une motion de retrait de confiance au secrétaire général pour le destituer de son poste.
En réclamant un vote secret, les frondeurs veulent annihiler toute hésitation des membres du comité central qui pourraient être de leur côté, craignant sans doute des représailles en cas de vote favorable pour Belkhadem. Ce que ce dernier et ses partisans récusent en faisant valoir l’article 13 du règlement intérieur du parti qui stipule que «le vote des questions procédurales, des résolutions et décisions se fait à main levée». Boudjemâa Haïchour, porte-parole des contestataires, a indiqué que Belkhadem refusait le principe du scrutin à bulletins secrets.
«Durant ces deux jours, Belkhadem va démissionner où il plongera le FLN dans une grave crise dont il assumera les conséquences», a menacé M. Haïchour.
Ce dernier, qui n’a pas été ces derniers jours de main morte pour dénoncer les «errements» et les «égarements» de Belkhadem en allant jusqu’à rappeler sa «tenue soudanaise», semble convaincu que le SG est fini. Son sort, assure-t-il, est définitivement scellé. Il ne lui reste qu’à démissionner, s’il veut une fin honorable pour lui». La session du CC devait commencer hier matin.
Les négociations entre Belkhadem et le comité des sages, présidé par le sénateur Abderrezak Bouhara, ont pris toute la journée sans aboutir à un accord passible de débloquer la situation et permettre l’ouverture des travaux du CC.
Dans un communiqué rendu public jeudi, le comité des sages a déjà eu à dénoncer la décision unilatérale du bureau politique d’exclure tout vote à bulletin secret lors de la CC pour le maintien ou non du SG.
Cette décision, fortement décriée par les militants redresseurs, a été qualifiée par le groupe des sages, dont font partie également Abdelkader Hadjar, Ahmed Sbaa, Afane Djilani et Mohamed Khelifa, de «comportement indigne et choquant».