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Canular de Gérald Dahan : désavouée par Fillon, Morano réplique
Publié le 15.06.2012, 17h15 | Mise à jour : 20h45
Nadine Morano et François Fillon, mercredi 13 juin.
« J'ai pas envie que ça devienne le Liban chez moi», lui a-t-elle ainsi déclaré, vantant «le talent» de la présidente frontiste.Nadine Morano a très vite et sèchement répondu à l'ancien Premier ministre en lui lançant, par tweet interposé: «François Fillon devrait dénoncer le délit pénal d'un Dahan militant socialiste. Pour le reste, je suis une responsable politique libre». Et d'enfoncer le clou au micro de RTL en ajoutant qu'elle «de leçon à recevoir de personne». «Je ne suis pas sa collaboratrice et je ne suis même plus sa ministre, donc je suis une responsable politique libre avec des convictions», a-t-elle argué. En concluant : «La situation est plus difficile quand on est dans une circonscription comme la mienne» que dans le «VIIe arrondissement de Paris, c'est une certitude».
L'UMP sur une stratégie ni-FN, ni gauche
Le canular de Gérald Dahan intervient alors que l'UMP a fait le choix d'une stratégie du « ni-ni » pour le second tour des législatives : ni FN, ni gauche. Ce qui n'empêche en rien certains candidats UMP de chercher ouvertement le soutien des électeurs frontistes, c'est le cas de Nadine Morano. En difficulté dans sa circonscription de Meurthe-et-Moselle, elle avait appelé dès le soir du premier tour les électeurs du FN à se reporter sur sa candidature, évoquant sans « aucun état d'âme » un « partage de nos valeurs ». François Fillon était néanmoins venu la soutenir mercredi, soulignant alors que « les valeurs de Mme Morano, ce n'est pas les valeurs du Front national ».
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@FillonParis2012 Nadine Morano aurait dû raccrocher tout de suite car on ne parle pas aux dirigeants du FN. Il faut rejeter tous les extrémismes FN comme FDG
15 Jun 12
«Un affreux menteur et un manipulateur du Parti socialiste»
Interrogée ce vendredi matin sur RTL, la candidate avait déclaré, furieuse, vouloir déposer plainte, dénonçant une «manipulation» du Parti socialiste. Elle accuse Dahan d'être avant tout «un militant socialiste» et d'avoir «truqué, coupé, monté» la séquence. «Vous êtes un affreux menteur et un manipulateur du Parti socialiste », lui a-t-elle lancé sur Europe 1.
C'est bien sûr à gauche que le canular a suscité le plus de réactions, et notamment au PS où l'on s'est empressé de commenter une sortie propre à faire oublier l'affaire du tweet de Valérie Trieweiller soutenant l'opposant de Ségolène Royal.
«Elle est prête à tout, à renier ce que Jacques Chirac pendant des années a refusé»
« Mme Morano n'a qu'une obsession, c'est de garder son siège de députée, elle est prête à tout, à renier ce que Jacques Chirac pendant des années a refusé, c'est-à-dire de se laisser aller sur les idées du Front national », a de son côté déclaré le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, en déplacement à Nantes. « Il y a une sorte de frontière qui jusqu'à présent n'avait pas été franchie et que les dirigeants UMP sont en train de franchir, qui peut préfigurer des alliances futures », a encore estimé le Premier ministre.
« Nadine Morano est passée du Figaro à Minute (
elle a répété son appel aux voix frontistes dans un entretien au magazine d'extrême droite Minute. NDLR). C'est terrifiant », a commenté Martine Aubry, lors d'un déplacement à Nancy. « Ces hommes et ces femmes (de l'UMP, NDLR) sont les petits-enfants des Résistants, du général De Gaulle, et ils osent dire ce qu'ils disent ? », a déploré la première secrétaire du Parti socialiste, venue soutenir le challenger de Mme Morano, le socialiste Dominique Potier qui compte près de 5 points d'avance sur sa rivale.
VIDEO. Le vif échange entre Morano et Dahan«J'espère un ressaisissement de l'UMP, de ses membres et de ses dirigeants»
« Le rubicon a été franchi » à l'UMP, a estimé la Verte Cécile Duflot, ministre du Logement, en déplacement à Marseille, dénonçant la consigne du « ni-ni ». « Aujourd'hui on voit bien que l'UMP perd pied et c'est grave pour la démocratie », estime-t-elle encore. « J'espère qu'il y aura un ressaisissement de l'UMP, de ses membres et de ses dirigeants parce que la décision qui a été prise lundi lors de leur bureau national rappelle les heures les plus pénibles de l'alliance entre le RPR et le FN au début des années 1990, et on sait bien que ça ne peut se finir que mal », a ajouté la dirigeante d'Europe Ecologie-Les Verts.
Au FN, l'histoire ne déplaît pas particulièrement. «Sous la pression du peuple, l'UMP est en train d'abandonner petit à petit cette stratégie absurde du cordon sanitaire. Le verrou est en train de sauter», se réjouit pour sa part Louis Aliot dans une interview accordée au JDD.fr. Il s'est néanmoins dit hostile au «canular».