Législatives : les enjeux du scrutin

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Législatives : les enjeux du scrutin

C’est aujourd’hui le premier tour du scrutin. Près de 46 millions de Français sont appelés aux urnes pour choisir leurs 577 députés.
Revue de détail des forces en présence.

Publié le 10.06.2012, 07h42


Près de 130.000 Français de l'étranger ont voté par internet, de mercredi à mardi, pour les élections législatives,
participant au premier scrutin numérique organisé en France pour une consultation nationale, malgré les critiques de certains internautes ou candidats.

Le PS rêve d’une majorité à lui seul

L’objectif : obtenir la majorité absolue (289 sièges) pour les seuls députés PS et apparentés (195 sièges aujourd’hui). Les socialistes rêvent de se dispenser du soutien de leurs alliés, écologistes et Front de gauche. Pour cela, il leur faut gagner 94 sièges supplémentaires dans l’hémicycle. Un objectif difficile à atteindre, sauf à être portés par une « vague rose ».

L’enjeu : l’hypothèse d’une victoire de la droite, et donc d’une cohabitation, s’est éloignée au fil des sondages qui donnent un rapport de force gauche-droite d’environ 45%-35%. L’enjeu pour le PS est donc désormais de consolider sa majorité, que Hollande souhaite « large, solide et cohérente ». « Plus nous aurons une majorité forte, plus nous pourrons agir », souligne le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. En clair : plus le gouvernement aura les coudées franches pour faire passer les soixante engagements de la campagne, sans faire de concession programmatique. Le PS n’a été majoritaire à lui seul à l’Assemblée qu’une seule fois : en 1981, après l’élection de Mitterrand.

Obtenir la majorité absolue avec les alliés du Parti radical de gauche et d’Europe Ecologie-les Verts, hypothèse la plus probable, serait un moindre mal pour le PS : liés par un accord programmatique, les écologistes tenteront de peser sur les textes, mais ils ne pourront se démarquer que sur le nucléaire. Sur les questions économiques et européennes, ils ont en effet « acté » leur accord avec le PS.

En revanche, les choses se corseront si les voix des députés du Front de gauche sont nécessaires pour atteindre la majorité absolue. La maîtrise des déficits publics et le nouveau traité budgétaire européen seront alors les deux points de désaccord importants entre le PS et le Front de gauche. Pour faire passer ses textes, François Hollande devra soit infléchir sa ligne, soit aller chercher des appuis au-delà de la gauche. Au centre et à droite, certains parlementaires, inquiets du risque de creuser encore davantage le déficit public, se disent déjà prêts à apporter leur soutien ponctuel au président de gauche en cas de majorité introuvable…

Les personnalités à suivre : le score de Ségolène Royal, en Charente-Maritime, candidate à la présidence de l’Assemblée, sera regardé de près. Ainsi que ceux des six ministres engagés dans des scrutins difficiles, qui perdraient leur poste en cas de défaite : Benoît Hamon, Stéphane Le Foll, Pierre Moscovici, Aurélie Filippetti, Marie-Arlette Carlotti et Sylvia Pinel.