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Syrie : Hollande n'exclut pas un recours à la force
Publié le 29.05.2012, 12h40 | Mise à jour : 21h53
François Hollande, invité du 20 Heures de David Pujadas sur France 2, a déclaré : «Une intervention armée
(en Syrie) n'est pas exclue à condition qu'elle se fasse dans le respect du droit international, c'est-à-dire par une délibération du Conseil de sécurité» de l'ONU
François Hollande n'exclut pas une intervention armée, sous mandat de l'ONU, contre le régime de Bachar al Assad. Le président de la République l'a déclaré mardi soir au Journal de 20 heures sur France 2. Dans la matinée, il avait annoncé l'expulsion de l'ambassadrice de Syrie en France. Cette décision a été prise en réponse au massacre survenu la semaine dernière dans la ville de Houla, où 108 personnes, dont 49 enfants; selon l'ONU, sont mortes sous les bombes.
«Une intervention armée (en Syrie) n'est pas exclue à condition qu'elle se fasse dans le respect du droit international, c'est-à-dire par une délibération du Conseil de sécurité» de l'ONU, a déclaré le chef de l'Etat français, alors que la Belgique avait avancé une telle option, un peu plus tôt dans la journée. «A moi, à d'autres, de convaincre Russes et Chinois» de ne pas mettre leur veto au Conseil de sécurité à une telle opération, a-t-il ajouté. François Hollande reçoit le président russe, Vladimir Poutine, vendredi à Paris, et lui dira que les sanctions devraient être «plus dures» et «renforcées».
Organiser une oppositionLe président Hollande souhaite trouver «une autre solution» «qui ne serait pas forcément militaire parce que la pression doit se faire dès à présent pour chasser le régime de Bachar al-Assad». «C'est pourquoi je réunirai au début du mois de juillet la Conférence des amis de la Syrie», c'est-à-dire «tous ceux qui ont la même vocation, le même objectif (...) chasser ce régime-là», a-t-il poursuivi.
Il s'agira aussi de «solidariser l'opposition» car «il ne faut pas non plus mettre n'importe qui à la place» du régime du président syrien. «Il y a donc une organisation de l'opposition» à réaliser, de façon à «faire en sorte qu'elle puisse elle-même être capable de se substituer au régime», a-t-il ajouté.
Expulsion de l'ambassadrice de Syrie : une décision concertéeLe président Hollande avait annoncé un peu plus tôt dans la journée l'expulsion de l'ambassadrice de Syrie en France, Lamia Chakkour. Les Etats-Unis, le Canada, l'Australie et plusieurs pays européens (l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, le Royaume-Uni), ont pris la même décision. Ces annonces ont été saluées par le Conseil national syrien, qui appelle «la communiqué internationale à rompre tous les liens diplomatiques avec le régime» d'Assad.
Cette décision sera notifiée à l'ambassadrice «aujourd'hui (mardi) ou demain (mercredi)», a déclaré le chef de l'Etat lors d'un point presse à l'issue d'un entretien avec le président béninois Thomas Boni Yayi, ajoutant par ailleurs que le groupe des pays amis de la Syrie serait réuni début juillet à Paris. Peu après l'annonce du chef de l'Etat, la chancellerie allemande a fait de même, annonçant l'expulsion de l'ambassadeur de Syrie en Allemagne.
«J'ai eu une conversation hier (lundi) avec David Cameron, le Premier ministre britannique. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, a eu une discussion avec le secrétaire général des Nations Unies et nous avons convenu d'un certain nombre de pressions à exercer sur la Syrie», a assuré François Hollande. Le chef de l'Etat a tenu à préciser qu'il s'agissait d'une décision non pas unilatérale de la France, mais d'une décision concertée avec (ses) partenaires.