Jamel Administrateur
Messages : 14896 Date d'inscription : 25/10/2011 Localisation : Lyon
| Sujet: Libye : Le chef du CNT brandit le recours à la force pour empêcher toute partition Jeu 8 Mar - 9:41 | |
| International
Jeudi, 08 Mars 2012 10:00
Le chef du CNT brandit le recours à la force pour empêcher toute partition :
L’intégrité territoriale de la Libye menacée
Par : Merzak Tigrine
Les craintes d’un morcellement de la Libye post-Kadhafi commencent à prendre forme avec cette annonce surprise d’autonomie de la Cyrénaïque, que les nouvelles autorités de Tripoli menacent d’empêcher par tous les moyens, y compris par la force. Après avoir accusé dans un premier temps des pays arabes de soutenir la “sédition”, faisant allusion à l'autonomie proclamée dans la matinée par des chefs de tribus et de milices de l'Est de la Libye, le président du Conseil national de transition (CNT) en Libye, Moustapha Abdeljalil, a menacé hier de recourir à la force pour empêcher toute autonomie. “Nous ne sommes pas préparés à une division de la Libye”, a affirmé le patron du CNT, fraîchement réélu à son poste, en appelant les auteurs de l’annonce au dialogue, tout en les mettant en garde contre les “restes” du régime de Mouammar Kadhafi. “Ils devraient savoir que des “infiltrés” et des “restes” du régime de Kadhafi tentent de les utiliser, et nous sommes prêts à les en dissuader, même par la force”, a-t-il lancé en leur direction. Moustapha Abdeljalil avait vivement réagi à cette annonce, en pointant du doigt certains pays arabes : “Des pays arabes frères, malheureusement, financent et parrainent la sédition qui s'est produite dans l'Est pour ne pas être contaminés par la révolution”. Les chefs tribaux et politiques de l'Est libyen, qui ont déclaré l'autonomie de la région de Brega lors d'une cérémonie organisée dans la ville de Benghazi, ont déclaré dans un communiqué que “la région fait le choix du système fédéral”, en indiquant au passage l’élection d’Ahmed Zoubair à la tête de l'entité baptisée Cyrénaïque, qui s'étend de la frontière égyptienne à Syrte. Ils sont revenus à la charge hier en annonçant qu’un haut conseil de transition de la ville libyenne de Brega se réunira dans les deux prochains jours pour arrêter son programme politique et économique, a indiqué son président cheikh Ahmed Zoubair Al-Snoussi. Des milliers de personnes ont assisté à cette cérémonie au cours de laquelle a également été nommé un Conseil chargé de gérer les affaires de cette région. Ce Conseil reconnaît toutefois le Conseil national de transition, qu'il qualifie de “symbole de l'unité du pays et représentant légitime (de la Libye) aux sommets internationaux”. Dans des déclarations à la presse, l’homme fort de cette région, un cousin du roi de Libye déchu, Idriss Senouci, a affirmé que “le Haut conseil de Brega tiendra une réunion dans les deux jours prochains dans la ville d'Al-Baïdha”. Il a souligné que “la réunion sera consacrée à l'élaboration d'un plan de travail et d'un programme concernant notamment les prérogatives et le budget annuel du Conseil ainsi que la possibilité d'adopter l'ancienne Constitution de 1951 après certains amendements”. Al-Snoussi a indiqué, en outre, qu'un communiqué final sera publié à l'issue de la réunion du Conseil transitoire de Brega. “Le communiqué comportera des points détaillés sur l'administration de la province”, a-t-il dit, ajoutant que “le nombre des membres du Conseil peut atteindre 250 personnes” qui vont représenter toutes les régions de Brega “sans exception”. Membre fondateur du Conseil national de transition (CNT), qui dirige la Libye depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi, Al-Snoussi a précisé qu’au cours de la réunion de son conseil, “un nombre de décisions seront prises afin assurer une bonne gestion des affaires de la province de Brega”. Il y a lieu de signaler que l’annonce de l'autonomie de la région de Brega intervient alors que le CNT peine, depuis la chute de l'ancien régime en octobre dernier, à exercer son autorité à travers le pays. Il est toujours confronté à de multiples défis, notamment celui de la récupération des quantités d'armes disséminées à travers le pays, et celui du désarmement des ex-rebelles et de leur intégration dans les forces de sécurité. Le pays connaît également des violences sporadiques entre milices ou entre tribus rivales. M T | |
|