Le couple Hollande-Ayrault sous surveillance

WEB - GOOGLE - ACTUALITÉ Élections

Le couple Hollande-Ayrault sous surveillance

Mis à jour le 27/05/2012 à 21:27 | publié le 27/05/2012 à 18:17


François Hollande bénéficie d'une cote de satisfaction de 61%, et Jean-Marc Ayrault de 65%.

Les sondages sont plutôt favorables au chef de l'État et au premier ministre, mais il n'y a pas d'état de grâce.

Des vents favorables soufflent sur le couple exécutif, qui reste toutefois sous étroite surveillance de l'opinion. Selon le baromètre Ifop-JDD publié dimanche, François Hollande bénéficie d'une cote de satisfaction de 61 % contre 33 % des sondés qui se disent mécontents de son action. C'est un peu moins bien que Nicolas Sarkozy (65 %) au lendemain de son élection en 2007 mais mieux que François Mitterrand (54 % en mai 1981).

C'est surtout Jean-Marc Ayrault qui se distingue. Le premier ministre bénéficie d'une cote de popularité record. Avec une cote à 65 %, Ayrault devance François Fillon (62 % en mai 2007). Et commence le quinquennat avec une popularité supérieure à celle de Hollande. «Ce n'est pas un problème», élude un proche du président, qui ajoute toutefois n'avoir «pas la moindre idée» de la raison pour laquelle Ayrault, peu connu du grand public, «est à ce point populaire». Selon le premier observatoire CSA/Les Échos réalisé depuis le 6 mai, 58 % des Français font confiance à Hollande, soit un point de moins que Sarkozy (59 %) en mai 2007. Jérôme Sainte-Marie, de l'institut CSA, note la «grande bienveillance» de l'opinion à l'égard du couple exécutif: «Hollande est au même niveau que Sarkozy à l'été 2007 et Ayrault dépasse Fillon à la même époque. En 2007, Sarkozy avait été porté par un vrai souffle. Hollande a été élu de manière plus restreinte mais les Français semblent lui laisser sa chance.»

Mais si le couple exécutif est accueilli avec bienveillance, il ne connaît aucun état de grâce. Selon un troisième sondage (BVA pour Orange, la presse régionale et RTL), publié en fin de semaine, les Français ne s'attendent pas à ce que le gouvernement fasse des miracles. Ils se montrent très pessimistes sur sa capacité à améliorer la situation de l'emploi et du pouvoir d'achat. Et si la confiance qui lui est accordée est largement majoritaire concernant l'éducation, l'environnement et la lutte contre la précarité, les Français ne pensent pas que les choses s'amélioreront s'agissant de l'immigration (59 % contre 37 %), la dette (58 %), les impôts (55 %) et l'insécurité (54 %). Enfin, seuls 41 % pensent que le gouvernement Ayrault fera mieux que le gouvernement précédent, contre 31 % qu'il fera moins bien. «On savait qu'il n'y aurait pas d'état de grâce», note un ministre, qui juge que le clivage droite-gauche s'est «ancré dans la présidentielle». «Quand Sarkozy a droitisé sa campagne, il a cristallisé son électorat. C'est le travail d'Hollande de montrer qu'il est président de tous les Français», ajoute un ministre. «Il n'y a pas d'état de grâce, confirme un proche du chef de l'État. Ce n'est pas mai 1981. Si les premiers pas du président ont été bien perçus, les gens sentent bien que ça va être difficile. On constate plutôt une forme d'adhésion raisonnée.»

Au Parti socialiste, pas de triomphalisme non plus. «La crise économique, les plans sociaux, ça va être terrifiant, s'inquiète un haut responsable du PS. Il n'y a pas dans le pays d'état de grâce car il n'y a pas de marge de manœuvre. Les mesures que le gouvernement va prendre n'auront pas d'effets immédiats sur la croissance. Face à cela, les gens se disent: Hollande va faire ce qu'il peut.»

WEB - GOOGLE - ACTUALITÉ Politique

De Gaulle et Sarkozy, les plus aimés en début de mandat

Mis à jour le 28/05/2012 à 00:07 | publié le 27/05/2012 à 18:47


Charles De Gaulle détient le record de popularité avec 67 % de Français satisfaits en début de mandat, après sa première élection en 1959 (ici en septembre, dans le Nord).

Par rapport à leurs prédécesseurs, François Hollande et surtout Jean-Marc Ayrault bénéficient d'un bonne popularité à leur arrivée au pouvoir.

Record à battre? 67 % de popularité pour le général de Gaulle en 1959 après sa première élection, qui n'était pas au suffrage universel. Et 65 % pour Nicolas Sarkozy en 2007. Le baromètre de popularité des présidents de la République et des premiers ministres est ainsi scrupuleusement tenu par l'Ifop, mois après mois, depuis plus de cinquante ans.

Pour leur premier baromètre, François Hollande et Jean-Marc Ayrault s'en sortent plutôt bien. Mieux pour Hollande que Georges Pompidou en 1969 (54 %), Valéry Giscard d'Estaing en 1974 (44 %), François Mitterrand en 1981 (54 %) et Jacques Chirac en 1995 (59 %).

Jean-Marc Ayrault, lui, bat déjà un record: peu connu du grand public (à cause de cela?), il dispose d'une cote de popularité de 63 % qu'aucun nouveau chef de gouvernement n'avait atteinte jusqu'alors. Seul Alain Juppé en 1995 avait démarré avec 63 %, mais ça n'avait pas duré. Et François Fillon, qui débute aussi à 63 % en 2007, sera ensuite plus populaire que Sarkozy. S'il veut battre le record absolu de popularité d'un premier ministre, Ayrault devra aller titiller les 66 % de Jacques Chaban-Delmas en novembre 1970.

Le cas du général de Gaulle est évidemment exceptionnel: élu président alors qu'il figurait déjà dans les livres d'Histoire, le premier président de la Ve République apparaît en 1959 comme le sauveur pour sortir à la fois de l'instabilité institutionnelle de la IVe et de la guerre d'Algérie. Lors de sa réélection, cette fois au suffrage universel en 1965, De Gaulle affichera encore une popularité de 61 %.



Relativiser les chiffres

On trouve dans les baromètres de l'Ifop d'autres records, que les nouveaux dirigeants n'auront pas à cœur de battre: celui de François Mitterrand, président le plus impopulaire en décembre 1991 avec 22 %. Et ceux de Raymond Barre et Édith Cresson, avec le plus bas score d'un chef de gouvernement: 18 %. C'était en septembre 1976 pour le premier et en juillet 1991 pour la seule femme à avoir été premier ministre à ce jour. Enfin, histoire de relativiser les chiffres, François Hollande et surtout Jean-Marc Ayrault pourront méditer sur le destin de certains premiers ministres très populaires. Édouard Balladur eut deux ans durant, de 1993 à 1995, une cote moyenne de 53 %. Lionel Jospin, de 1997 à 2002, connut une popularité moyenne de 51 %. Ce qui n'empêcha pas l'un et l'autre d'échouer lors de l'élection présidentielle qui suivit.