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Fillon éreinte Hollande et Ayrault
Mis à jour le 28/10/2012 à 23:40 | publié le 28/10/2012 à 19:26
François Fillon en meeting vendredi à Oullins, dans la banlieue de Lyon.
Pour l'ancien premier ministre, le pouvoir est victime de son « sectarisme ».Priorité au combat droite-gauche. Face à Jean-François Copé, jeudi, sur France 2, François Fillon avait assuré que son ambition de conduire le «redressement» de la France en 2017 ne l'empêcherait pas, d'ici là, d'assumer sa mission de «premier opposant» à l'exécutif. Il a montré un aperçu de ses talents d'attaquant dimanche, en dénonçant le «sectarisme» du président et du premier ministre au «Grand rendez-vous Europe-1/i-Télé/Le Parisien».
«Les trois premiers mois de François Hollande ont été gâchés par ce sectarisme, a-t-il affirmé. Quel est le pays au monde où le président de la République aurait pu prononcer une phrase aussi bête que “j'aime pas les riches”?». L'ex-premier ministre a aussi cité «la désignation des chefs d'entreprise qui sont les boucs émissaires de la crise» comme preuve que le chef de l'État a«des réflexes de premier secrétaire du Parti socialiste».
«Le vernis craque»François Fillon a réservé un traitement spécial à Jean-Marc Ayrault. En chute libre dans les sondages, son prédécesseur à Matignon s'est offert un succès de tribune samedi, au congrès de Toulouse, en désignant à la vindicte des militants socialistes «la vieille droite bourgeoise dont le pays ne veut plus». «Tout d'un coup, le personnage présenté comme calme, policé, qui avait appris avec la gestion de la ville de Nantes le réalisme, apparaît comme ce qu'il est, c'est-à-dire un homme de gauche, très sectaire, qui s'en prend à la majorité des Français, s'est enflammé Fillon. On sent que Jean-Marc Ayrault est complètement désemparé et, surtout, qu'avec le choc de la réalité le vernis craque. Ce n'est pas indispensable d'insulter la moitié des Français - enfin, lui pense les insulter - en les traitant comme il le fait, avec des accents de lutte des classes.»
Sans se hasarder à des pronostics sur la durée du bail de l'actuel locataire de Matignon, l'ancien premier ministre a lancé une mise en garde à tous ceux qui, à droite, misent sur une défaite de la gauche pour revenir au pouvoir, sans s'interroger sur la politique qu'ils mèneront. «Même l'alternance classique ne pourra pas venir à bout de la crise que nous traversons qui est en réalité le déclin de l'économie française et sans doute du continent européen», a-t-il prévenu.
Plus généralement, François Fillon a aussi regretté la dégradation des relations entre la France et l'Allemagne. Partisan de la construction d'une «place forte européenne au cœur de l'Europe avec les pays de la zone euro», il a expliqué qu'elle nécessitait «une entente franco-allemande qui soit absolument parfaite». Or, a-t-il ajouté, des «erreurs psychologiques très graves dans la relation franco-allemande» ont été commises par l'actuelle majorité, qui ont conduit à «une vraie méfiance» entre les deux pays.
La première journée du congrès du PS, vendredi, était consacrée à la dimension européenne de la politique économique. Harlem Désir avait décrété devant un parterre de sociaux-démocrates européens: «Merkel doit partir. Nous avons battu le “Merkozy” en France, il doit être battu en Allemagne.» Les législatives allemandes auront lieu en 2013.