Eurovision - Anggun : «J'y vais en guerrière»

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EUROVISION. Anggun : « J’y vais en guerrière »

Anggun représente la France ce soir au mythique concours. Elle espère succéder à Marie Myriam, dernière gagnante tricolore en 1977.

Publié le 26.05.2012, 07h38


La chanteuse Anggun.

Va-t-elle trouver un vrai écho?

Anggun sera fixée sur son sort dans quelques heures. La chanteuse défendra nos couleurs au 57e concours de l’Eurovision, en direct depuis Bakou, en Azerbaïdjan, ce soir à 21 heures sur France 3 avec sa chanson « Echo ». Trois minutes très dance music qui pourraient faire la différence… ou pas. Dernières impressions de l’intéressée, contactée hier par téléphone.

Comment vous sentez-vous?

ANGGUN. J’ai hâte, ça fait six mois que je suis dessus, je m’endors, je me réveille, je mange Eurovision.

Cela paraît énorme six mois de préparation, non?

Pour trois minutes de chanson? Oui (rires). Il y a tout un travail sur la mise en scène. Un chorégraphe nous a proposé un visuel très original. On a pris des danseurs acrobates, des gymnastes. Je suis très fière que ce ne soit que des Français dans cette équipe. Ce n’est pas le cas pour tous. Des compositeurs suédois ont écrit pour une dizaine de pays en compétition et l’Allemagne chante un morceau de l’Anglais Jamie Cullum. Ce que l’on va faire ne sera peut-être pas du goût de tous, mais c’est différent. Et on n’est pas là pour plaire à tout le monde.

Au plus grand nombre quand même...

Oui mais c’est d’abord la chanson qui est la star. Il n’y a pas de rivalités entre les artistes. On est tous super contents de chanter devant des centaines de millions de personnes. Mais je ne sais pas ce qui motive les votes. La musique? L’artistique? On me dit que non. Il y a tellement de théories. Quand je vois les anciens gagnants, souvent je ne comprends pas les résultats. Cette année, ils vont peut-être voter pour les candidates russes, qui sont des mamies, parce que tout le monde les trouvera mignonnes et décalées.

Et les votes politiques, vous y croyez?

On me dit ça aussi. Les Scandinaves qui votent entre eux, la Grèce pour Chypre, les pays de l’Est qui sont solidaires après s’être tapés dessus pendant des années. Mais il y a aussi la gagnante d’il y a deux ans, une Allemande qui l’a emporté avec une bonne chanson. J’essaie de ne pas être polluée par tout ça. J’y vais en guerrière. Cela dure trois minutes, je ne peux pas les rater.

L’Azerbaïdjan n’est pas un modèle de démocratie. Prenez-vous position en tant qu’ambassadrice de bonne volonté de l’ONU?

Oui, cela m’y incite. Mais depuis mon arrivée, on est dans une espèce de cocon. Il y a une bulle Eurovision. Il est vrai que ce n’est pas un pays parfait, c’est une démocratie relativement jeune. S’il y a bien quelque chose de positif, c’est que le concours permet de parler de tous ces maux autour de ce pays.

La candidate espagnole a déclaré que son pays ne veut pas qu’elle gagne l’Eurovision, dont l’organisation à domicile est trop chère…

Cela me fait rire car c’est comme si on avait le pouvoir de gagner ou pas. Les dés sont déjà jetés? C’est vrai que l’Europe est en péril. Alors pourquoi participer tout court? Autant que la Grèce ne vienne pas.

Vous voulez gagner alors malgré la crise?

J’espère. On y croit. Je suis fière de représenter la France. l’Eurovision ne laisse pas indifférent. Il y a eu beaucoup de commentaires, des choses positives, des choses méchantes. J’aurais tellement aimé avoir le soutien de tout le pays comme d’autres présents ici, les candidats slovènes, norvégiens ou suédois. Ils sont très sereins car leur nation est derrière eux. Je ne peux pas dire la même chose.

VIDEO. Anggun présente sa chanson