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Retraite : Touraine lâche du lest aux syndicats
Mis à jour le 20/05/2012 à 18:41 | publié le 18/05/2012 à 19:26 La ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, en discussion avec le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, le 17 mai, à l'Élysée.
La ministre des Affaires sociales a indiqué que les congés maternité seraient comptabilisés dans les 41 annuités de cotisation requises pour un départ à la retraite à 60 ans. Le décret en fixant les modalités sera publié avant l'été.
Les choses se décantent, un peu, sur les premières mesures sociales que doit prendre le gouvernement. Le décret fixant les modalités d'un retour partiel à la retraite à 60 ans pour les salariés «qui ont commencé à travailler à 18 ou 19 ans et ont cotisé pendant 41 ans» sera publié «fin juin, début juillet au plus tard», a annoncé Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales et de la Santé. «C'est une mesure prioritaire, de justice», a-t-elle insisté à la veille de l'ouverture de la consultation avec les partenaires sociaux que lui a demandé de lancer Jean-Marc Ayrault sur le sujet.
Le premier ministre a de son côté précisé qu'il y aurait des marges de manœuvre sur les modalités de départ partiel à 60 ans. Pour l'heure, seuls les salariés ayant effectivement cotisé 41 annuités sont concernés. Ceux qui atteignent cette durée grâce à des bonifications au titre du service militaire, de période de chômage, de maternité ou d'arrêts-maladie ne le sont pas. Enfin, pas encore…
Car devant la grogne croissante des syndicats qui mettent la pression afin d'élargir le périmètre des bénéficiaires, Marisol Touraine a déjà commencé à lâcher du lest. «Les congés maternité ou de service militaire seront comptabilisés», a pour la première fois reconnu la ministre, qui est cependant restée assez floue sur les périodes de maladie et de chômage qui - c'est justement l'objet des discussions avec les partenaires sociaux - pourront être «intégrées sous certaines limites». La ministre s'est bornée à rappeler l'objectif par an de ce retour à la retraite à 60 ans (150.000 bénéficiaires) et son coût (1 milliard d'euros). «Je rendrai un arbitrage en fonction des contraintes financières», a de son côté nuancé Jean-Marc Ayrault. Bref, rien n'est calé et les discussions à l'intérieur du gouvernement n'ont pas non plus débuté.
Smic: pas de fourchetteMême incertitude sur le niveau du coup de pouce au smic avant l'été que François Hollande a annoncé. Jean-Marc Ayrault s'est même refusé hier à donner une fourchette. «La même règle s'applique sur ce sujet comme sur les autres: la concertation et le respect des partenaires, a justifié le premier ministre. Nous avons vécu pendant cinq ans avec un président qui décidait de tout et cela fonctionnait mal.» Pas question donc de réitérer les erreurs du passé, même si le décret de hausse doit être publié rapidement, en tout cas avant la conférence sociale de juillet.
«Le premier ministre n'a pas intérêt à se planter sur ces deux décrets car cela augurera mal sinon de sa vision du dialogue social», prévient Pascale Coton, la secrétaire générale de la CFTC. La numéro 2 de la centrale chrétienne «refuse toute surenchère sur le smic» et rappelle que «les organismes de retraite complémentaire n'ont pas les moyens de financer un retour partiel trop important à la retraite à 60 ans».
Ces points, en opposition avec les demandes de la CGT ou de FO, seront au cœur des concertations que Michel Sapin a commencé à baliser. Le ministre du Travail a téléphoné mercredi soir aux leaders syndicaux pour évoquer ces sujets. Une prise de contact avant de rentrer dans le dur…