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Sujet: Matignon : Hollande garde le secret jusqu'à mardi Sam 12 Mai - 6:45
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Matignon : Hollande garde le secret jusqu'à mardi
Mis à jour le 11/05/2012 à 22:18 | publié le 11/05/2012 à 22:08
François Hollande, vendredi à Tulle, après une cérémonie au mémorial des martyrs de la ville. Le président élu a choisi son futur premier ministre. Mais il ne dévoilera son nom qu'après son investiture.
François Hollande a choisi son premier ministre. Mais il ne donnera pas son nom avant l'investiture, mardi prochain. Pas plus qu'il n'a prévenu l'intéressé. Le président élu l'a confié hier, en marge d'un déplacement dans son fief corrézien de Tulle pour démissionner de son mandat de président du conseil général. Interrogé sur le fait de savoir s'il avait choisi son premier ministre, François Hollande a répondu «oui» et a en revanche dit «non» à la question de savoir s'il l'avait prévenu.
Plusieurs noms circulent pour Matignon. Il y a quelques jours encore, celui du patron des députés PS socialistes se détachait nettement. Mais le rappel d'une condamnation passée du maire de Nantes a affaibli l'hypothèse, alors que François Hollande fait de la moralisation de la vie politique l'un des axes de sa campagne. «Les bruits sur Ayrault, ça ne vient pas de la droite, estime-t-on autour de François Hollande. Mais ceux qui s'amusent à ça ne sont pas sûrs d'en profiter.»
Le président élu déplore le rappel de ce jugement, plus de dix ans après les faits, et à ce titre illégal. Dès lors, d'autres pistes sont relancées pour Matignon, comme celle de Michel Sapin, pressenti jusqu'à présent pour Bercy. Avec le score moins élevé que prévu de Mélenchon à la présidentielle, les chances de Martine Aubry se sont amoindries. Elle faisait figure de caution pour la gauche. Quant à Manuel Valls, son nom circule plus souvent pour le ministère de l'Intérieur.
«Tu viens mardi?»
Vendredi matin, Tulle avait presque retrouvé son calme. Loin de l'agitation de la semaine dernière, la venue de François Hollande animait tout de même les conversations sur les terrasses des cafés. Avant un discours d'au revoir au conseil général de Corrèze, le président élu a rendu hommage aux victimes de la barbarie nazie devant le mémorial, à l'entrée de la ville. Une fanfare et un détachement de l'école de gendarmerie de Tulle l'attendaient au garde-à-vous. Désormais, Hollande évolue dans le décorum républicain, en essayant de rester «normal». «Tu viens mardi?» demande-t-il à une Tulliste qu'il croise, comme s'il l'invitait à un pot de la fédération socialiste locale. Sauf que mardi, c'est la passation de pouvoir.
De président élu, il passera à président de la République. Il ne semble pas avoir complètement réalisé. D'ailleurs, il le reconnaît à demi-mot devant les élus du conseil général de Corrèze dans son discours: «J'ai l'occasion de m'exprimer dans une situation un peu étrange: je suis président au pluriel.» De la République, pas encore ; de la Corrèze, déjà plus. C'est aussi ce qu'il était venu faire à Tulle vendredi, démissionner de ce mandat local dont il estime qu'il l'aidera dans ses fu­tures fonctions. «Pour être candidat, il n'y avait pas besoin d'ancrage particulier. Pour être président, oui», assure-t-il.
En attendant, François Hollande pro­fite. «Je suis dans la partie la plus agréable de mon mandat. Je circule, j'attends qu'on me transmette les pouvoirs, les gens ont l'air content. Quand je les vois si nombreux, je me demande comment je n'ai fait que 51,6 %», plaisante-t-il. Peut-être parce que ses propositions n'ont pas tout à fait convaincu. Il sera vite fixé tant les difficultés s'amoncellent depuis son élection. Aggravation de la crise grecque, prévisions pessimistes de Bruxelles, raidissement de Merkel sur ses positions… «Bien sûr que nous avons plein de défis à relever, reconnaît le président élu. Mais je veux créer avec les Français cette relation de con­fiance sans laquelle rien n'est possible.» Il assure qu'il avait tout anticipé des difficultés. Pour l'heure, il n'est pas encore investi. Alors il profite encore de ces derniers instants de relative liberté. Encadré de son service de sécurité renforcé, il s'offre une «déambulation» dans les rues de Tulle.