Le Conseil des ministres des adieux

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Le Conseil des ministres des adieux

Publié le 09.05.2012, 07h49


ARCHIVES. Le dernier Conseil des ministres du quinquennat se tiendra ce mercredi.

Il y aura forcément un peu d’émotion ce matin pour le dernier Conseil des ministres du quinquennat avant la passation des pouvoirs mardi prochain. Quelques textes purement techniques seront examinés. Comme d’habitude, Alain Juppé fera un point sur la situation internationale avant que François Fillon ne dresse le bilan des cinq années gouvernementales. Mais tout le monde aura l’œil (peut-être un peu humide) sur Nicolas Sarkozy. Ses derniers mots, ses derniers gestes, ses derniers conseils avant de se mettre en retrait de la vie politique. « Nous sommes tous un peu orphelins, admet le ministre des Sports, David Douillet. Je pense à lui, ce n’est pas facile d’arrêter sa carrière du jour au lendemain. Je l’ai vécu en tant qu’athlète alors que j’avais seulement 31 ans. Il va rebondir, j’en suis persuadé. Mais on ne peut pas exclure une petite phase de déprime. »

Douillet a répété un petit discours dans sa tête, quelques phrases courtes qu’il compte adresser au chef de l’Etat, les yeux dans les yeux. « Je lui parlerai d’avenir, quelque chose de personnel », élude-t-il gentiment quand on lui demande de quoi il s’agit.

Certains ministres ont prévu de se rendre à l’Elysée plus tôt que d’habitude pour faire quelques photos-souvenirs avec leurs smartphones. Eric Besson (Industrie) ne tweetera pas : il vient de fermer son compte. « Une page se tourne pour nous tous, c’est la vie », soupire un secrétaire d’Etat.

Supportrice numéro un du président, Nadine Morano (Formation professionnelle) récupérera discrètement le petit carton à son nom pour le faire dédicacer par le président. « J’ai aussi gardé celui de mon premier Conseil », confie-t-elle. Frédéric Mitterrand (Culture) conservera également son carton et « piquera », plaisante-t-il, des enveloppes et quelques crayons.

Xavier Bertrand s’amuse : « Le dernier Conseil? Si on gagne les législatives, on va revenir très vite. » Mais le ministre du Travail reconnaît que le dernier acte de Sarkozy sera forcément un moment un peu particulier : « On va l’applaudir, c’est sûr. On sera nombreux à avoir le cœur serré. » Le chef de l’Etat, lui, semble déjà loin. Même s’il a cru jusqu’au bout pouvoir l’emporter, ses proches jurent qu’il a désormais tourné la page. Il va s’accorder quelques jours de vacances au cap Nègre avant de chercher des bureaux dans le centre de Paris et reprendre son cabinet d’avocats.