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Copé projette déjà l'UMP dans l'après 6 mai
Publié le 02.05.2012, 13h07 | Mise à jour : 16h51 Le patron de l'UMP Jean-François Copé anticipe les éventuelles fortes secousses de l'après 6 mai dans le parti en annonçant, vraie révolution, que les "sensibilités" auront désormais le droit de s'organiser en "mouvements", dans ce qui pourrait être la préfiguration d'une nouvelle UMP.
L'UMP prépare-t-elle déjà l'après 6 mai ? Anticipant les séquelles pour le parti d'une éventuelle défaite de Nicolas Sarkozy dimanche soir, Jean-François Copé a dessiné mardi soir les contours d'une nouvelle UMP, dans laquelle les « sensibilités » auront désormais le droit de s'organiser en « mouvements ». Une vraie révolution dans un parti dont la direction a souvent été jugée trop « clanique » depuis sa création.
Jean-Pierre Raffarin a sauté sur l'occasion dès mercredi matin pour annoncer la constitution du « mouvement » des humanistes. Xavier Bertrand, rival de Copé pour la présidence du parti, appelle de son côté l'UMP a se « concentrer » sur l'élection plutôt que sur sa réorganisation interne. Un Bureau politique extraordinaire du parti est en tout cas prévu lundi, quel que soit le vainqueur de l'élection.
Copé veut que les «sensibilités» se constituent en «mouvements»Même s'il demeure « convaincu » de la victoire de Nicolas Sarkozy, le secrétaire général de l'UMP - qui a pris les rênes du parti à l'automne 2010 et n'entend pas les lâcher, quel que soit le résultat de la présidentielle - a acté dans un entretien mercredi au «Figaro» ce que tous ses prédécesseurs depuis la création de l'UMP en 2002 (Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, Patrick Devedjian et Xavier Bertrand) avaient refusé. « En application des statuts de l'UMP, je proposerai à mes amis, après le 6 mai, de permettre aux différentes sensibilités de pouvoir s'exprimer plus fortement en créant des mouvements au sein de l'UMP », a-t-il déclaré. « Le pire, pour nous tous, serait un retour à une droite divisée comme du temps du RPR et de l'UDF », a insisté Jean-François Copé.
Ce faisant, le député de Seine-et-Marne préfère incarner cette évolution, pour mieux tenter de la contrôler, plutôt que de se la voir imposée par les différentes composantes d'un parti de plus en plus morcelé (Droite populaire, Droite sociale, centristes, libéraux, humanistes, gaullistes sociaux...), d'autant plus si la défaite est au rendez-vous dimanche. « Que tels ou tels marquent leurs différences, comme l'ont fait François Fillon sur les syndicats, Jean-Pierre Raffarin sur l'humanisme, Laurent Wauquiez sur l'assistanat ou l'immigration, c'est très bien ! » souligne-t-il.
Raffarin veut réunir les «humanistes», Estrosi les «gaullistes»Le message a été entendu. Dès ce mercredi matin, Jean-Pierre Raffarin, qui avait appelé de ses vœux cette réorganisation la semaine dernière, a annoncé que les « humanistes » de l'UMP allaient se constituer en «mouvement» au sein du parti. Il s'est félicité sur France Info de l' «appel de la diversité» lancé par le patron du parti. « Ça va tout à fait dans le bon sens […] Il y a une droite populaire, elle est légitime, elle est républicaine, mais il y a aussi des humanistes. Dans la vie politique, et notamment pour les législatives, il faut qu'on puisse trouver cette sensibilité de l'UMP qui est diverse », a-t-il ajouté. « Les Humanistes, pleinement mobilisés pour la victoire de Nicolas Sarkozy (...), prendront part à ce déploiement des sensibilités et constitueront un mouvement déterminé au sein de l'UMP », a également souligné dans un communiqué Marc Laffineur, secrétaire d'Etat aux Anciens combattants.
VIDEO. Jean-Pierre Raffarin sur France InfoDans un communiqué publié dès mardi, Christian Estrosi avait salué l'annonce de son ex-ennemi -les deux hommes se sont fortement rapprochés récemment- et annoncé que « le parti associé à l'UMP qu'(il) préside, et qui rassemble déjà plusieurs dizaines d'élus, incarne le mouvement du gaullisme social ».
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«Parlons-en après le 6 mai!» s'agace Xavier Bertrand Xavier Bertrand a en revanche fait entendre un son de cloche différent ce matin, sommant les siens de se concentrer sur le 6 mai avant d'ouvrir le débat sur le devenir de l'UMP Interrogé par RMC sur l'initiative du patron du parti présidentiel, Jean-François Copé, le ministre du Travail a lancé: « c'est pour l'après-6 mai ? Eh bien parlons-en après le 6 mai! ». « Au moment où l'écart se resserre entre les deux candidats, où on voit bien que la dynamique est pour nous, est-ce qu'on peut juste se concentrer uniquement, exclusivement sur le 6 mai », a grondé l'élu de l'Aisne. Y a-t-il une arrière-pensée chez Jean-François Copé ? « Moi, je n'en ai qu'une », répond M. Bertrand, « on donne tout pour le 6 mai et juste pour le 6 mai ». « Le débat est important mais on en parlera, de grâce, après le 6 mai », a insisté le ministre.
En toile de fond, l'un des enjeux pour l'après-6 mai, en cas de défaite de Nicolas Sarkozy, est la bataille pour le contrôle du parti, dont le Premier ministre François Fillon, aidé du ministre du Travail Xavier Bertrand, entend bien déloger Jean-François Copé lors du congrès pour la présidence qui aurait lieu, selon les statuts de l'UMP, entre septembre et novembre.