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Joly espère toujours un «sursaut»
Mis à jour le 19/04/2012 à 08:35 | publié le 18/04/2012 à 17:33
Éva Joly lors de son arrivée sur scène, mercredi soir au Cirque d'Hiver, à Paris.
Malgré des critiques en interne, la candidate écolo a assumé ses choix de campagne.
Ceux de ses détracteurs, y compris au sein du parti écologiste, qui avaient pronostiqué qu'elle ne tiendrait pas le choc d'une campagne présidentielle, en seront finalement pour leur frais. Eva Joly a tenu. Pour son dernier meeting, mercredi soir à Paris au Cirque d'Hiver, devant plus de 2000 sympathisants, la candidate écologiste n'a rien renié de ses choix de campagne. Et qu'importe que Daniel Cohn-Bendit ait un jour trouvé «énervant» son côté ancienne «juge d'instruction». Eva Joly a assumé jusqu'au bout.
Elle en a refait la démonstration mercredi matin à l'occasion d'un «Sarkozy Tour» : son équipe avait affrété un bus pour visiter, de l'île de la Jatte à Neuilly, où Nicolas Sarkozy avait acheté un logement en 1997, au Fouquet's sur les Champs-Élysées, où il avait fêté sa victoire en 2007, les «lieux symboliques» du quinquennat. L'occasion encore d'annoncer qu'elle avait déposé un recours auprès de la Commission nationale des comptes de campagne pour obtenir la publication de ceux de Nicolas Sarkozy en 2007…
Pourtant, cette attitude ne lui a pas valu que «le mépris le plus cinglant» du président-candidat la semaine dernière sur France 2. Interrogé lors d'une conférence de presse au Parlement européen, à Strasbourg, sur les mauvais scores dont Joly est créditée dans les sondages, Daniel Cohn-Bendit, qui était pourtant présent mercredi soir au Cirque d'Hiver, s'est à nouveau demandé si «la posture de la candidate était la bonne». Le député de Paris Yves Cochet, lui, avait carrément décidé de boycotter la soirée!
Mais, visiblement, pas de quoi entacher le moral de la candidate écolo, qui a pris la parole après les applaudissements scénarisés d'une haie d'honneur de vingt-cinq personnalités écologistes pour l'accueillir. Avant de commencer son discours, Eva Joly est allée remercier ses partisans qui n'avaient pas pu entrer dans la grande salle et leur a lancé avec humour: «Mon sens éthique est plus développé que mon sens tactique, je le confesse». Grand ordonnateur de la campagne d'Europe Écologie-Les Verts (EELV), Alexis Braud avait prévu large. En cas d'affluence devant le Cirque d'Hiver, des écrans géants étaient prévus…
«Nous serons loyaux»La patronne des écolos Cécile Duflot s'en dit persuadée: il y aura un «sursaut». «Cette campagne n'est pas finie. La surprise peut être un vote Eva Joly. Alors bougez-vous», a-t-elle lancé mercredi soir devant un public enthousiaste. Pascal Durand, porte-parole d'EELV, confie également espérer une «surprise» avec «peut-être deux ou trois points de plus» pour Eva Joly, que les sondages donnent à 2 %.
Pour Pascal Durand, «dès lundi il faudra vite passer à la phase d'après, celle de construire une majorité nouvelle». Il ajoute: «nous serons loyaux au second tour» envers François Hollande, vu l'accord de législature PS-EELV signé en novembre. Il y a quelques jours, invitée du «Talk 2012 Orange-Le Figaro» la maire de Montreuil Dominique Voynet avait appelé les électeurs écolos à ne pas baisser les bras malgré les mauvais sondages. «Si Eva fait un mauvais score, on parlera beaucoup moins d'écologie dans les prochaines années», avait dit redouter Voynet, candidate de 2007 avec 1,57 % des voix. «Nous sommes prêts à prendre des responsabilités dans la nouvelle majorité pour que la politique de ce pays change», a lancé de son côté Daniel Cohn-Bendit, appelant à «jouer l'intelligence» et non «le rapport de la force».
Vidéo BFM - Eva Joly en meeting : «Nous sommes tous chez nous »