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Législatives à Paris : le Crif dénonce l'éviction d'élus PS
Publié le 18/11/2011 à 21:32 Richard Prasquier, président du Crif.
Richard Prasquier regrette que des députés garants de la «représentation politique juive» soient sacrifiés dans le cadre de l'accord conclu entre socialistes et écologistes.Richard Prasquier les appelle «les évincés». Dans une tribune publiée sur le site du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), le président de l'association égraine les noms des députés PS qui devraient abandonner leur siège francilien dans le cadre de l'accord conclu cette semaine entre socialistes et écologistes pour les prochaines législatives: Serge Blisko, Tony Dreyfus, Danièle Hoffman-Rispal et Daniel Goldberg.
«L'effet d'affichage des noms est désastreux», écrit ensuite Richard Prasquier. Selon lui, ces «évincés» sont «garants, dans leur histoire assumée personnelle et familiale, d'une mémoire des persécutions et des luttes commune» et sont «des ponts avec la tradition socialiste» dans une «agglomération parisienne où la représentation politique juive diminue de façon progressive».
Le président du Crif s'inquiète en particulier de la possible investiture de l'écologiste Yves Contassot, «réputé être parmi les plus virulents des antisionistes du parti écologique». Plus largement, Richard Prasquier reproche aux Verts d'avoir cédé «aux sirènes de la détestation d'Israël». «Les choix effectués par le PS seront perçus par la communauté juive comme allant dans le même sens», prévient-il. «Il est tentant de parler d'antisémitisme, certains l'ont déjà fait et je me garderai de les suivre. Je pense que nous n'en sommes pas là», tempère Richard Prasquier, tout en maintenant que le mot avait été prononcé dans la communauté juive.
«Le PS aurait dû y penser»De leur côté, les députés concernés balaient tout soupçon d'antisémitisme. Pour le député Daniel Goldberg, poussé par la direction du PS à laisser sa circonscription de Seine-Saint-Denis à Elisabeth Guigou, «chacune des quatre situations (des députés cités plus haut) est différente et ne relève pas, à coup sûr, d'un quelconque antisémitisme du PS». «Je ne me suis jamais défini comme autre chose que comme élu de la République et accessoirement, comme enfant d'Aubervilliers et La Courneuve, où ma famille est installée depuis 1930», ajoute-t-il, assurant que ce débat risquait de «favoriser les extrêmes».
Même tonalité chez Danièle Hoffman-Rispal, élue dans la 6e circonscription (XIe et XXe arrondissements) promise à la patronne d'EELV Cécile Duflot. «Je ne peux pas croire un seul instant que la dimension confessionnelle ait joué. Je ne pourrais pas avoir ce sentiment au bout de 37 ans de parti, je n'y serais pas restée si j'avais senti de l'antisémitisme», explique-t-elle. «Je pense que c'est un hasard, personne n'a voulu enlever de la photo ces personnes mais ça été remarqué dans la communauté» juive, ajoute Danièle Hoffman-Rispal, vice-présidente du groupe d'amitié France-Israël à l'Assemblée, qui est «laïque mais a des origines qu'elle ne renie pas».
Sans partager une «lecture antisémite» de l'accord, Serge Blisko, député de la 10e circonscription (XIIIe et XIVe), relève néanmoins que «la direction du PS aurait dû y penser». «Il est évident que certains élus jouaient aussi un rôle à Paris de pont entre la communauté juive et le PS, pour notamment montrer que la gauche n'était pas nécessairement sur une ligne systématique anti-israélienne», fait valoir le parlementaire, confiant avoir reçu de «nombreux appels d'électeurs éprouvés» par cet accord.