WEB - GOOGLE - ACTUALITÉ > Présidentielle
Front de gauche : Mélenchon passe la barre des 10 %
Mis à jour le 07/03/2012 à 15:14 | publié le 07/03/2012 à 14:34
Mardi à Rouen, Jean-Luc Mélenchon a rassemblé environ 7000 personnes (10.000 selon les organisateurs).
Le candidat du Front de gauche est crédité pour la première fois d'un score a deux chiffres selon un sondage du CSA. Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, anticipe une possible «accélération très importante».
Soulagement pour Jean-Luc Mélenchon qui trouvait le temps long: la barre des 10% d'intentions de vote a été franchie mercredi dans un sondage de l'institut CSA pour BFMTV, 20 minutes et RMC. Un résultat obtenu au lendemain d'un meeting qui a rassemblé environ 7000 personnes à Rouen, 10.000 selon les organisateurs de la campagne du Front de gauche. Là-bas, entraîné par la foule, le candidat de la gauche radicale en a appelé à «l'insurrection civique» alors que le 18 mars, il rassemblera ses troupes à Paris pour une nouvelle «prise de la Bastille».
Jean-Luc Mélenchon se présente à gauche comme le meilleur opposant à Marine Le Pen: «Pour la première fois depuis 30 ans, c'est la gauche qui fait baisser les yeux à l'extrême droite!», s'est-il félicité à Rouen. Mais l'ancien socialiste a aussi pour objectif de passer devant le centriste François Bayrou dans les sondages. Et d'infléchir encore à gauche la politique de François Hollande.
Bien que Jean-Luc Mélenchon se donne pour priorité de faire tomber Nicolas Sarkozy, il continue à taper sur le candidat socialiste. Dans la livraison de mars de la revue
Regards - un «mensuel postcapitaliste» dirigé par Clémentine Autain et l'historien du PCF Roger Martelli -, le candidat du Front de gauche est lapidaire: «L'option de François Hollande n'est pas celle d'un rapport de force avec le capitalisme financier mais une relation d'arrangements. Cette voie là nous la connaissons. Elle mène au désastre, nous venons de le voir en Grèce.»
Pour Mélenchon donc, Hollande «n'est pas dans une politique de rassemblement» et sa «méthode» qui consiste à «plumer la volaille de gauche» est jugée «brutale». Jean-Luc Mélenchon aspire les voix de l'extrême-gauche et séduit sans doute un certain nombre d'électeurs tentés par le FN mais il l'assure, son objectif n'est pas de ratisser pour le PS: «Le Front de gauche est dans une stratégie indépendante de conquête de pouvoir.»
Soulagé lui aussi par «le passage symbolique vers un score à deux chiffres», le secrétaire national du parti communiste français Pierre Laurent l'assure: «Il peut y avoir une accélération très importante des idées du Front de gauche», jusqu'à pouvoir, croit-il, «devenir la 3e force.» «Tout est possible! Tout a été fait pour sanctuariser un scénario avec les quatre principaux candidats et les autres, secondaires. Ce scénario vole en éclats, dit-il, et le Front de gauche imprime sa marque sur les grands sujets sociaux de cette campagne, ceux auxquels les Français sont attachés.»
François Hollande doit-il s'inquiéter? Interrogé sur ce point sur
Europe 1 mercredi matin, le candidat PS a souligné qu'il lui faut réaliser «le plus haut score au premier tour». Pierre Laurent lui répond: «pour le moment, les progrès du Front de gauche ne mettent pas en danger la gauche. Ils confortent la gauche. Le total des voix de droite était plus important il y a quelques mois qu'il ne l'est aujourd'hui.» Selon lui, «le Front de gauche mobilise des électeurs qui étaient sur le point de s'abstenir. Peut-être même aussi pour certains de voter Front national…»