WEB - GOOGLE -ACTUALITÉ > Politique
Hollande défend l'exemple corrézien
Mis à jour le 17/02/2012 à 20:07 | publié le 17/02/2012 à 19:36
François Hollande assiste à une cérémonie en l'honneur d'une juste, vendredi, à Alassac, dans le centre de la France.
Le candidat socialiste présidait vendredi au Conseil général de Corrèze les débats d'orientation budgétaire.
Rien ne change? La campagne présidentielle bat son plein, François Hollande est toujours favori. Il est aussi et encore président du conseil général de Corrèze. Vendredi, le député de Tulle y présidait une session plénière, l'avant-dernière avant la présidentielle. «Je fais mon travail», observe-t-il naturellement. Mais son adversaire, Nicolas Sarkozy, s'est officiellement déclaré cette semaine. «Je ne me détermine pas par rapport aux autres», répète le candidat socialiste depuis. Et François Hollande ne répond aux attaques du chef de l'État, qui l'a accusé de «mentir du matin au soir» qu'au moment où les journalistes l'interpellent. Il ne veut pas rentrer dans ce jeu-là. «Je ne peux même pas répondre à ce que dit Nicolas Sarkozy», rétorque-t-il, dans son bureau. «On peut contester mes propositions. Mais je n'admets pas qu'on puisse se placer sur ce terrain.» Ce week-end, le terrain de François Hollande, c'est la Corrèze.
Houspillé par la droite, asticoté sur la gaucheIci, l'affrontement présidentiel est subliminal. Et plutôt «courtois», comme dit Bernadette Chirac pour qualifier François Hollande. La conseillère générale de Corrèze assiste au débat d'orientation budgétaire, silencieuse au premier rang. Ce n'est pas le cas de Jean-Pierre Dupont, le prédécesseur d'Hollande, qui ne cesse de vouloir interrompre le socialiste. «Vous ne pouvez pas parler quand je parle, il y a des règles», tente de le rappeler à l'ordre François Hollande. Ça ne va pas très loin, ni dans un sens ni dans un autre: Dupont recommence plusieurs fois mais sans ébranler Hollande.
Houspillé par la droite, il est aussi asticoté sur sa gauche. Dominique Grador, élue communiste de Tulle, s'en prend à ses déclarations dans le
Guardian, où il semblait moins dur avec la finance que lorsqu'il s'adresse aux Français. «J'aurais aimé que vous parliez la langue de Shakespeare sans vous dédire», lance-t-elle. «Il est pour le moins insuffisant de dire que la version anglaise du discours du Bourget était maladroite. Elle est mal à gauche!» Pendant ce temps-là, Hollande la défend face aux assauts de Jean-Pierre Dupont qui veut l'interrompre elle aussi.
François Hollande gère son département comme il mène sa campagne en France. Vendredi matin, en ouvrant la session du conseil général, il évoque deux sujets principaux à l'ordre du jour. Le premier -«essentiel», dit-il-, c'est l'éducation. Son grand thème de campagne. La Corrèze est son exemple: il veut lutter contre la fermeture de classes, équipe les élèves de sixième d'un iPad. Une opération dont le bilan est mitigé pour l'instant.
Le département le plus endetté de FranceL'autre sujet, le principal, porte sur les marges de manœuvre financières, «une contrainte du temps présent et du temps futur», souligne-t-il. La Corrèze est le département le plus endetté de France, héritage de la précédente majorité, souligne dès qu'il le peut François Hollande. «Je me suis préparé par cette expérience à des responsabilités qui ne sont pas faciles: demander un effort sans jamais sacrifier l'avenir», confie-t-il en aparté. «Je saurai ce qu'il y a lieu de faire.»
Observé dans sa gestion, François Hollande ne veut pas augmenter davantage la dette du département. «Ce n'est pas l'investissement qui détermine l'emprunt, mais l'emprunt qui détermine le montant de l'investissement», note-t-il dans son intervention, pour mettre en lumière son réalisme économique. «Ce n'est pas parce qu'il y a eu une gestion inconsidérée pendant tant d'années que nous aurions à faire je ne sais quelle fuite en avant», ajoute-t-il. Quant aux impôts, ils augmenteront de 6,5%. Mais la Corrèze, ce n'est quand même pas la France: le sort des collectivités dépend aussi du choix de la présidentielle. «Beaucoup va dépendre de ce que nous allons décider aux mois de mai et de juin», assure-t-il. Hollande n'oublie jamais son objectif.