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Fraude aux aides sociales : non-lieu pour Lies Hebbadj
Publié le 17/02/2012 à 21:11
Lies Hebbadj devant le palais de Justice de Nantes le 21 novembre dernier.
Le juge d'instruction de Nantes a estimé qu'il n'y avait pas d'irrégularités dans le principal volet de cette affaire impliquant l'épicier, suspecté de polygamie, et trois de ses maîtresses. Le parquet a fait appel .
L'affaire Lies Hebbadj serait-elle en train de se dégonfler? Le juge d'instruction de Nantes, Jacky Coulon, a prononcé vendredi un non-lieu dans le principal volet du dossier de fraudes aux prestations sociales impliquant l'épicier et trois de ses maîtresses. Sur une période allant d'avril 2007 à mai 2010, Sandrine Mouleres - verbalisée puis relaxée en 2010 pour port du niqab au volant -, et Sonia Yaker - poursuivie fin novembre dernier pour infraction à la loi sur la dissimulation du visage - ont notamment touché des allocations de parent isolé ou un RSA majoré. Le préjudice était estimé à 90.000 euros.
Suivant l'avis de deux responsables de la Caisse d'allocations familiales, qui n'a d'ailleurs pas porté plainte, le juge a estimé qu'il n'y avait pas d'irrégularités. Le parquet ne semble pas du même avis et a fait appel de cette décision, expliquant, comme le rapporte
Ouest-France , que «l'ensemble des auditions des mis en examen, des constatations matérielles, des témoignages de femmes qui ont vécu ou connu Lies Hebbadj et des témoignages extérieurs démontrent incontestablement que ses relations avec ses compagnes présentent les éléments d'une communauté de vie». Ce qui, selon le parquet, permettrait de dire que les sommes perçues l'ont été à tort.
Encore accusé de viol et de travail illégalBrice Hortefeux avait lui-même jugé en 2010 que l'homme était «présumé coupable de polygamie et de fraude». Il souhaitait pour cette raison lui retirer sa nationalité française acquise par mariage en 1999. Des propos qui avaient déclenché une vaste polémique.
En dépit de cette décision de justice favorable, Lies Hebbadj n'en a pas terminé avec les procédures judiciaires. Le juge nantais a en effet décidé le renvoi en correctionnelle de son épouse légitime, Miriana, d'après
Ouest-France. Elle est poursuivie pour fraude par fausse déclaration de présence avec ses enfants sur le territoire national pendant trois mois. Le préjudice présumé s'élève à 3426 euros. Jacky Coulon a enfin jugé que les accusations de travail illégal, sous-payé, et de non-remise de bulletins de salaires à l'encontre de l'épicier devraient également être traitées par le tribunal correctionnel.
Lies Hebbadj est par ailleurs toujours mis en examen depuis août 2010 pour viol aggravé d'une de ses anciennes maîtresses, Nina Gomez Murciego. Lies Hebbadj a toujours nié les faits, soutenu par son épouse qui présente son mari comme le «bouc émissaire de la République». Pour l'instant ce dernier n'a été condamné que pour abus de confiance. On lui reprochait d'avoir payé l'avocat de sa compagne avec le chéquier de l'association culturelle musulmane qu'il présidait. Il s'était défendu en arguant que le but de cette organisation était de défendre l'intérêt de ses membres et qu'il avait rapidement remboursé la somme. La justice a confirmé sa condamnation en appel lui infligeant une amende de 1200 euros.