Le Monde.fr avec AFP | 05.05.2014 à 09h14 • Mis à jour le 05.05.2014 à 10h12
Jean-Luc Mélenchon a visité le musée Jaurès à Castres, le 24 avril 2014.
« De la manipulation, il y en a toujours eu chez lui, c'est quasiment une seconde nature ». Aux micros de RTL lundi 5 mai, Jean-Luc Mélenchon s'en est pris à François Hollande, lui reprochant son discours, sa méthode et ses décisions. « Je l'ai toujours connu dans cet aspect de duplicité permanent », a-t-il notamment lancé.
Le coprésident du Parti de gauche, qui avait soutenu M. Hollande contre Nicolas Sarkozy au deuxième tour de 2012, a poursuivi :
« On pouvait penser qu'il était social-démocrate, il ne l'est même pas. Il est quelqu'un qui a une politique économique de droite, point final. Il s'est installé dans un système qui rend tout le monde fou : il dit une chose et fait exactement le contraire. C'est sa manière à lui de voir la vie en rose en permanence ».
Quant au retournement économique prédit ce week-end par le chef de l'Etat ? « Ce n'est pas possible, a assuré l'ancien sénateur PS. Je désapprouve une nouvelle fois le recours aux méthodes d'illusionniste. » Il prévoit même une aggravation économique du fait de la crise en Ukraine : « Tous les clignotants sont au rouge et lui ne les voit pas ».
« CONSTITUER UNE NOUVELLE MAJORITÉ »
Interrogé sur la tactique que devrait adopter le chef de l'Etat, la dissolution est écartée, car cela reviendrait « à donner le pouvoir à la droite et l'extrême droite, qui sont ascendantes ». Mais « la base politique de ce pouvoir s'est rétrécie de manière considérable » et « le moment est venu pour les socialistes qui ont décidé de repousser cette politique de constituer un groupe autonome ».
An III: François Hollande malmené dans un nouveau sondage - 05/05
Les sondages se suivent et se ressemblent pour François Hollande qui bat des records d'impopularité. Dernier sondage en date: ce lundi dans le journal Nice-Matin. Au-delà du bilan et de la politique menée, c'est la personnalité du président et sa capacité à diriger qui est mise en doute.
" Constituer une nouvelle majorité, c'est nécessaire, c'est possible, c'est rassembleur pour toute la gauche ", sinon, ce sera « une lente agonie qui va durer pendant trois ans ». Le 22 mai, les députés du Front de gauche déposeront une proposition de loi pour « que s'interrompent les négociations autour du marché transatlantique ». « Nous allons voir » si ces 41 députés PS qui se sont abstenus face au plan d'économies Valls « vont nous aider ». « Mais je vous promets que vous aurez des surprises », a dit M. Mélenchon.